Tel jeune informaticien ose quitter l’univers chaud et rassurant d’une entreprise parapublique pour une PME traditionnelle, incapable de lui offrir un salaire similaire. Tant pis, il calcule encore et encore son budget pour arriver à faire face au manque à gagner, afin d’occuper le poste de ses rêves. D’autres décident de démissionner. Ils abandonnent statut et fins de mois confortables pour aller découvrir d’autres modes de vie parmi des populations vivant, elles, nettement sous le seuil de pauvreté.Aux Etats-Unis, les floués de la nouvelle économie ?” quelque 40 000 issus des dot-com au cours du dernier semestre ?” ne sont, eux, pas tous mécontents de faire une pause. Après avoir sué sang et eau ces trois dernières années, ils goûtent encore davantage les moments de répit, avec juste quelques regrets pour les stock-options parties en fumée. Et même en Europe, un récent sondage effectué par l’un des spécialistes de l’emploi en ligne, Monster.com, révèle qu’un peu plus de 10 % des salariés sont prêts à accepter un salaire ” insatisfaisant motivé par des circonstances spécifiques “.C’est comme si se profilaient les prémices d’une nouvelle sagesse, après les folles dix dernières années du siècle précédent marquées par deux excès : un taux de chômage record, puis une pénurie récurrente de talents liés à la nouvelle économie. Sagesse acquise notamment par la génération qui fête ses 30 ans avec le millénaire qui sera le sien.C’est le moment pour les entreprises d’en prendre acte. Elles ont à faire avec une nouvelle vague de salariés, prêts à s’investir, mais pas à n’importe quel prix, qui savent déterminer leurs priorités et reconnaissent l’argent comme un moyen avant d’être une fin. Cest alors que la gestion des ressources humaines devient un art difficile où prime la gestion de la motivation et des passions.Prochaine chronique le lundi 22 janvier 2001
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