Linux et les logiciels libres ont réussi en peu de temps à s’imposer au niveau des serveurs. Sur le poste de travail, en revanche, la domination quasi sans partage de Microsoft relativise l’hypothèse d’une
pénétration importante.Pour autant, le poste de travail à base de logiciels libres n’est plus réservé à une minorité branchée. En témoigne la présence massive des visiteurs du récent salon Solutions Linux aux différentes présentations sur ce
sujet.Au niveau du grand public, les résultats sont encore timides. Les constructeurs se montrent prudents dans la commercialisation des machines de bureau sous Linux. IBM, qui constate la forte demande pour du Linux de bureau en Asie, ne
pousse pas particulièrement cette approche en Europe. HP France, de son côté, est plus audacieux en certifiant un certain nombre de machines de bureau sous Mandrake Linux.Chez les éditeurs, les objectifs sont mesurés. ‘ La Fnac a vendu 1 400 exemplaires de SuSe Linux Pro [la version grand public, NDLR] depuis la mi-décembre, constate François
Chazalon, directeur marketing de Novell France. Nous sommes sur un rythme de 400 par mois, qui devrait augmenter à mesure que nous recrutons des distributeurs. ‘ L’éditeur cherche ainsi à s’associer avec
Surcouf, Darty et Boulanger.
Hausse des demandes de migration
C’est par le biais des entreprises que ces logiciels s’affirmeront. Celles-ci, attirées par des perspectives d’économies substantielles, et par la simplification de la gestion des licences, sont de plus en plus
nombreuses à s’y intéresser.‘ Nous avons beaucoup de demandes d’études de migration dans tous les secteurs, explique François Chazalon. Mais il s’agit souvent, entre autres, de postes d’agences, ou encore de
machines en remplacement de caisses enregistreuses. ‘ Bien souvent, ces entreprises ou administrations préféreront une démarche progressive, où l’on changera d’abord les applications bureautiques avant
d’envisager, peut-être, la migration de l’OS, réputée plus complexe et plus exigeante.Plusieurs sociétés se sont spécialisées sur la promotion de ces solutions,
telles StarXpert ou Nuxeo, qui a créé une structure dédiée, Indesko. Cette dernière s’est spécialisée dans les prestations de conseil en migration autour de la suite Open
Office et du navigateur Mozilla.Pour Stéphane Fermigier, le PDG de Nuxeo, ‘ la percée est encore timide, mais elle est réussie. Le poste libre n’est plus un tabou désormais, parce que les applications ont évolué rapidement. Bon nombre
d’entreprises utilisent de fait des logiciels libres en bureautique sans stratégie particulière. ‘
Une richesse fonctionnelle accrue pour Open Office 2
Dans cette logique, beaucoup ont les yeux de Chimène pour Open Office. La version 2, présentée en avant première à Solutions Linux, promet de lever la plupart des incertitudes quant à sa richesse fonctionnelle et à sa
compatibilité avec les formats MS Office.L’aspect général se fond mieux dans l’interface Windows, et elle dispose désormais d’un gestionnaire de données visible, capable de récupérer un grand nombre de formats de stockage, en particulier Access. Ces
données sont accessibles pour l’ensemble des modules de la suite.Autre grande refonte, l’outil de présentation Impress voit son interface nettement modifiée, et supporte sans distortion le format Powerpoint. ‘ Outre la simplification de l’utilisation, l’effort a
essentiellement porté sur la compatibilité avec les formats Microsoft, ‘ explique Erwin Tenhumberg, responsable marketing des produits Desktop chez Sun. La version 2 finale sera disponible au mois de mai.
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