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L’ONU souhaite encadrer la publicité en ligne pour le tabac

Une étude de l’OMS va tenter de définir son impact dans les pays en voie de développement. Internet échappe encore aux conventions internationales antitabac.

Internet va-t-il devenir à son tour une zone non fumeur ? Nous n’en sommes pas encore là. Mais les Nations-Unies se penchent sur la question. Les représentants de 113 pays viennent de se réunir dans les locaux de
l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à Genève, dans le cadre du suivi de la Convention-cadre internationale sur le contrôle du tabac, adoptée en juin 2003 et qui entrera en vigueur le 27 février prochain. La France a signé et ratifié
ce traité.A l’occasion de cette réunion, les pays concernés ont accepté de participer à une prochaine étude sur la présence de publicités pour le tabac sur Internet. L’objectif étant de mesurer l’impact de ces campagnes, notamment sur les
populations des pays émergents.Car c’est dans ces pays (comme la Chine, où Internet connaît aujourd’hui une très forte croissance) que l’on dénombre désormais 70 % des décès liés au tabac. Le futur rapport étudiera également les publicités diffusées sur les
différents bouquets de télévision par satellite.Ce phénomène transnational préoccupe d’autant plus les responsables des Nations-Unies qu’il n’est pas actuellement pris en compte par la Convention de 2003, qui s’en tient à la mise en place de notices préventives sur les paquets, ou à
l’interdiction du marketing et des activités de sponsoring dans les seuls pays signataires.

Internet favoriserait la contrebande de tabac

A terme, le champ d’application de ce texte pourrait ainsi être élargi à Internet et à la télévision par satellite. Autre source d’inquiétude pour l’OMS, le fait qu’Internet puisse également favoriser le développement de la contrebande
de tabac, souvent contrôlée par les réseaux mafieux.Selon l’OMS, la planète compte 1,3 milliard de fumeurs, et le tabac tue aujourd’hui 5 millions de personnes par an dans le monde. Et ce chiffre pourrait doubler d’ici à 2020 si rien n’est fait pour endiguer ce phénomène.
‘ Grâce à la Convention et à ses développements futurs, je pense qui nous allons pouvoir sauver des millions de vies ‘, a estimé Juan Martabit, le diplomate chilien qui présidait la
réunion de Genève. Un Secrétariat pour le contrôle international du tabac sera prochainement créé à Genève, sous l’égide de l’OMS. Son budget de fonctionnement annuel sera de 8 millions de dollars.

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Philippe Crouzillacq