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L’ONU s’est penchée à Rio sur les maux du Web

1700 délégués représentant l’industrie high-tech, la société civile et les pouvoirs publics se sont réunis au Brésil pour le deuxième forum mondial sur la gouvernance d’Internet.

Qui doit contrôler un média, Internet, utilisé par 1,4 milliard d’individus ? Comment lutter contre la pornographie enfantine en ligne ? Et comment réduire la fracture numérique qui sépare les pays riches des pays
pauvres ? Toutes ces questions sont actuellement abordées à Rio dans le cadre du deuxième forum sur la gouvernance d’Internet.Cette structure ‘ onusienne ‘ et itinérante est l’une des (rares) réalisations concrètes issus du SMSI
(Sommet mondial sur la société de l’information), qui s’est tenu à Tunis en 2005. Le forum n’est pas doté de
pouvoir de décision, mais il constitue un espace de rencontre unique pour les experts en nouvelles technologies, les gouvernements et les représentants de la société civile.Parmi les sujets qui fâchent, la mainmise exercée par les Etats-Unis (via l’Icann) sur le réseau mondial était au programme de ce sommet. Les 1700 délégués venus de plus de 100 pays ont entendu à Rio un discours nettement plus
tranché que celui qui avait été tenu l’an passé à Athènes, lors de la première édition du forum. Des Etats comme le Brésil, l’Iran, la Chine ou la Russie ont ainsi pu exprimer clairement leur position sur ce dossier. C’est-à-dire, pour la très
grande majorité d’entre eux, leur hostilité à la politique de contrôle du Net validée par Washington.

Un jeu pour protéger les enfants des dangers du Net

On a retrouvé à Rio le serpent de mer d’une prise en charge d’Internet par les Nations-Unies. Un scénario que dénoncent en c?”ur certains experts qui estiment que la lutte contre le cyberterrorisme serait alors moins efficace.Sur le volet de la protection de l’enfance, le Conseil de l’Europe a présenté un jeu. L’organisation milite pour que l’accès à la pornographie enfantine sur Internet et l’approche d’enfants en ligne en vue de relations sexuelles soient
criminalisés. A travers son jeu, le Wild Web Woods (WWW), elle souhaite sensibiliser les enfants aux multiples pièges du Net. Le principe est simple, il s’agit d’emprunter le ‘ labyrinthe de tous les
dangers ‘, pour au final gagner e-city, la ‘ ville de tous les rêves ‘. WWW n’est pour l’instant disponible qu’en anglais. Mais il sera bientôt traduit dans une douzaine de langues européennes.Enfin sur le front de la fracture numérique, les lignes de partage ne semblent guère avoir bougé. On s’échange des solutions, mais le plus souvent ce sont les crédits qui font défaut. Alors même que le Net vise désormais les deux
milliards d’utilisateurs, la situation d’un continent comme l’Afrique reste des plus désespérantes,
4 % à peine des Africains ayant accès au réseau…Il est en effet souvent très compliqué de surfer sur Internet quand on ne dispose même pas de l’électricité. Une solution serait de pouvoir développer de manière intensive un accès mobile à Internet. C’est la conviction de Valérie
D’Costa, responsable d’infoDef, un programme de la Banque mondiale. ‘ J’ai entendu récemment qu’en Inde il y avait 15 millions d’ordinateurs, mais aussi 225 millions de téléphones mobiles ‘,
déclare-t-elle à Associated Press. Un constat intéressant. La prochaine édition du forum sur la gouvernance d’Internet se tiendra précisément en Inde.

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Philippe Crouzillacq