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London Electricity prépare la mutation de son système d’information

Maîtrise des coûts informatiques et gestion de la relation client sont les deux priorités de la DSI de London Electricity, filiale d’EDF. En période de dérégulation, ce n’est pas une mince affaire.

Le groupe français EDF qui s’étend de plus en plus à l’international, n’a pas d’autre choix que de consolider les systèmes d’information de ses filiales étrangères pour améliorer sa productivité, mettre en place une offre multiservice et maîtriser ses coûts informatiques. Il a ainsi récemment transféré, du c?”ur de Londres à celui de Plymouth, dans le Sud-Ouest de l’Angleterre, les centres de traitement des données et des ressources de deux fournisseurs d’électricité et de gaz, London Electricity et Sweb, détenus aujourd’hui à 100 % par EDF. Et ce avec l’aide de Cap Gemini Ernst & Young, qui a pris en charge l’ensemble de cette mission d’externalisation.

Dix millions de livres pour externaliser le SI

“La SSII a assuré un management clé en main sur un an précisément. Ce projet de transfert de traitement des données et de compétences dans le Sud-Ouest de l’Angleterre, finalisé l’été dernier, a inclus la fermeture du centre de Londres et la formation du personnel à Plymouth. Notre objectif étant d’améliorer notre système d’information, et donc les processus de l’entreprise, le centre de Plymouth sera, à terme, agrandi. Y sera également développé et lancé notre programme baptisé Génie, qui vise à améliorer le système d’information et la gestion de la relation client, nécessaire à l’évolution de notre activité “, explique Bernard Cottrant, DSI de la filiale London Electricity, située à Londres. Contrairement à la France, en effet, les sociétés de fourniture d’électricité et de gaz étaient scindées en Grande-Bretagne dans les années quatre-vingt-dix.Coût de l’opération d’externalisation du système d’information pour London Electricity ? Environ 10 millions de livres sterling pour le projet et l’exploitation de l’informatique, auxquels il faut ajouter les services associés. La pratique de l’outsourcing n’était, jusqu’alors, pas très utilisée et le management a dû convaincre les divers départements concernés par la fusion et le transfert du système d’information dans le Sud-Ouest de l’Angleterre. Finalement, ce projet d’outsourcing a été possible et réalisable à des coûts raisonnables pour London Electricity et Sweb parce que ces deux sociétés sont régies par le même système fiscal, juridique et social.Le programme de migration des machines, d’un point de vue purement technique, a consisté à transférer les données stockées sur d’anciens mainframes Amdahl sous MVS vers une plate-forme grands systèmes IBM également sous environnement MVS.

Une migration sans douleur pour les utilisateurs

Les systèmes d’exploitation étant similaires, la migration n’a donc pas été trop difficile. Elle s’est effectuée en un temps record, plus court que les estimations initiales. “Et ce sans aucune incidence sur les utilisateurs, qui ne se sont aperçus de rien durant toute la période de transition des données”, souligne Bernard Cottrant. L’équipe de Cap Gemini a procédé à la consolidation de quatre-vingts serveurs Unix vers une quarantaine de machines multin?”uds reliées en réseau. “Une opération délicate pour le transfert des données, car il subsiste toujours un risque de dégradation de la qualité du service client. Cela a demandé trois jours entiers de temps de traitement et de calcul et de transformation dans la nouvelle base de données. Mais sans aucun problème majeur”, ajoute Bernard Cottrant.La DSI précise que cette externalisation de l’informatique a été transitoire : “Nous aurions pu profiter de ce contrat avec Cap Gemini pour outsourcer toute l’activité. Nous ne l’avons pas souhaité parce que London Electricity est en pleine croissance et que le marché britannique de l’énergie est très actif et en période de profonde mutation. Ce qui implique pour nous un changement important du système d’information et des mises à jour rapides de nos applications et systèmes, explique Bernard Cottrant. En cette phase de mutation importante, il est donc difficile de signer des contrats d’outsourcing et d’établir des prestations précises. L’outsourcing est plus facile à mettre en ?”uvre dans une période plus stable.” Car il faut être capable de bien détailler l’étendue des services nécessaires et de maîtriser les coûts et tarifs proposés.Du point de vue des ressources humaines, ce projet d’externaslisation a prévu une réduction d’effectif importante, passant de cent cinquante personnes à six à ce jour. Moyenne d’âge : entre trente et quarante ans, selon la DSI. “Quatre solutions ont été proposées au personnel informatique : soit travailler au centre de Plymouth, soit chez Cap Gemini UK, prêt à accueillir des personnes, soit rester dans l’entreprise, soit encore accepter une prime de licenciement relativement élevée en Grande-Bretagne ou encore une retraite anticipée pour la petite équipe d’informaticiens travaillant à l’atelier d’impression des factures, plus âgée que la moyenne”, énumère Bernard Cottrant. Six personnes sont restées salariées au siège de London Electricity. Soixante autres informaticiens ont eu le choix de travailler dans la filiale anglaise de Cap Gemini UK, et huit personnes seulement auraient fait ce pari de nouveau parcours professionnel au sein d’une SSII.

Prochaine étape : établir un guichet unique

Les autres salariés de London Electricity ont préféré partir. La majorité de l’effectif assurait des fonctions de programmeur système, de spécialiste support et maintenance. “Nous devions fermer le centre de Londres dont les coûts ont été estimés trop importants”, justifie David Eustace, DSI adjoint à Londres. Mais l’équipe restante suit des formations de remise à niveau, compte tenu de la nouvelle informatique installée et à venir”, insiste-t-il. Le projet de gestion de la relation client est le deuxième volet de changement du système d’information de la DSI, qui mettra en place cette année un système de centre d’appel détenant une vue unique de chaque compte client et un système de facturation unique pour le gaz et l’électricité (à la demande du client). Ce sont des développements de logiciels et d’interfaces associées aux diverses activités, qui s’étendent de la fourniture d’électricité et de gaz à des services de téléphonie. A quand des services annexes d’EDF, comme la fourniture de services de cartes de crédit ou encore de voitures, comme le fait aujourd’hui l’Anglais British Gas depuis la privatisation du secteur de l’énergie ?

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Clarisse Burger