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L’OIN invente les brevets libres

Cette société achète de la propriété intellectuelle, qu’elle rend gratuite. Celle-ci ne pourra pas être utilisée contre Linux.

IBM, Novell, Philips, Red Hat et Sony viennent de créer une structure chargée d’acquérir et de redistribuer de la propriété intellectuelle… gratuitement. Condition : les
brevets logiciels acquis par la société Open Invention Network (OIN) seront accessibles sans redevance aux entreprises, sous réserve que ces dernières s’engagent à ne pas
utiliser leurs propres brevets à l’encontre de Linux et les logiciels libres.Jerry Rosenthal, PDG d’Open Innovation Network, justifie la mise en place de ce modèle de gestion de la propriété intellectuelle par le fait que sans collaboration ouverte, il devient difficile d’innover et
d’alimenter la croissance. ‘ L’objectif n’est pas de générer davantage de profits, mais d’encourager la mise en place d’un écosystème fertile et positif pour promouvoir Linux et offrir
davantage de choix aux utilisateurs ‘,
déclare-t-il.Du côté de la communauté open source, les réactions ne se sont pas fait attendre. ‘ IBM et les autres sociétés impliquées dans l’OIN rendent un hommage au monde du libre, mais
c’est un piège. Il ne faut pas oublier qu’IBM et Philips ont été d’ardents défenseurs des brevets ‘,
estime Bernard Lang, vice-président de l’Aful et directeur de recherche à l’Inria.
‘ L’initiative ressemble plus à une tentative d’appropriation de Linux pour mieux contrer Microsoft. La démarche s’inscrit, semble-t-il, beaucoup plus dans une logique de contrôle du marché que dans un
souci d’accroissement de l’innovation ‘,
ajoute-t-il.

Un bouclier de protection

Un constat que nuance Olivier Guilbert, PDG d’IdealX. ‘ Microsoft exerce un lobbying très fort en faveur des brevets en Europe. Il est donc bon qu’une structure puisse lutter à armes égales. Cela
étant, la règle du jeu est faussée, car les brevets n’ont jamais défendu l’innovation. Il ne faut pas importer ce système en Europe, d’autant que la protection par les droits d’auteur est bien
appliquée ‘,
estime-t-il. Franz Meyer, directeur Europe de Red Hat, justifie cette opération comme un bouclier de protection qui doit assurer une garantie aux développeurs. ‘ Si l’on attaque une
personne ou un membre de l’OIN pour contrefaçon, c’est l’OIN que l’on attaque ‘,
assure-t-il.

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Rémi Langlet