Cette rentrée 2002, en plus de la gomme et du crayon, chacun des 3 100 élèves de troisième du département des Landes a reçu un ordinateur portable, qui les accompagnera en cours comme à la maison. 29 collèges, 800 enseignants, 3 100 élèves, 4 200 portables. L’opération “Un collégien, un ordinateur portable”, menée conjointement par le Conseil général des Landes et l’Education nationale, a de quoi impressionner. “L’école est un moyen extraordinaire pour faire entrer les familles dans l’ère numérique”, résume Anne Savary, directrice de cabinet du président au Conseil général.Le budget d’environ 10 millions d’euros accordé à cette opération aurait cependant pu facilement doubler si l’équipe informatique n’avait eu recours aux logiciels libres pour équiper les ordinateurs portables. “Dans l’idéal, nous aurions, par exemple, dû équiper les portables de Photoshop pour le cours de dessin. Mais Adobe ne pratique pas de tarifs éducation. A 999 euros la licence, nous nous sommes finalement rabattus sur son équivalent open source ?” GIMP ?”, qui s’avère largement suffisant pour les besoins des élèves tout en étant gratuit”, explique Pierre-Louis Ghavam, chef de service technologies de l’information et de la communication au Conseil général des Landes.L’équipe informatique du projet a adopté cette démarche pour l’ensemble des logiciels : DIA 0.89 permet de créer des diagrammes, QCAD 1.4.7 des dessins vectoriels, Audacity 0.98 de manipuler du son pour le cours de musique, etc.
Star Office sous Windows 2000
Quelques professeurs passionnés d’informatique ont participé à la sélection des logiciels. La plupart les utilisaient déjà pour préparer leurs cours. Le budget logiciel de l’opération a ainsi été avantageusement investi dans du contenu pédagogique : Encyclopédia Universalis 7.0, Atlas Encarta 2002 de Microsoft, le petit Robert 2.1, etc.Le choix de la suite bureautique n’a pas été aussi facile. “Nous sommes sans parti pris en ce qui concerne les logiciels libres et les commerciaux. Les accords passés entre l’Education nationale et IBM nous permettaient, par exemple, de disposer gratuitement d’autant de copies de Smartsuite 9 qu’il nous en fallait”, explique Pierre-Louis Ghavam. Smartsuite est pourtant écarté pour des raisons d’ergonomie ?” les professeurs sont formés depuis plusieurs années sur le standard de fait du marché : Office, de Microsoft. Mais Office ne peut être retenu pour des raisons de coûts de licence. Et c’est donc Star Office 5.1 ?” dont l’interface utilisateur est proche de celle d’Office ?” qui est sélectionné. “A l’époque, il n’existait pas encore de distinction entre Star Office et Open Office. Finalement, lorsque la scission a eu lieu, nous avons opté pour Star Office, qui ne coûte guère plus cher mais est supporté par Sun”, explique Pierre-Louis Ghavam.Restait à choisir un système d’exploitation pour accueillir tout ce petit monde. “Nous avons retenu Windows 2000 Professional pour trois raisons. D’abord, le système d’exploitation s’est avéré parfaitement fiable lors de notre projet pilote : 506 machines sur trois collèges pendant l’année scolaire 2001-2002. Ensuite, il fallait que les élèves puissent brancher un scanner ou une imprimante à la maison, ou encore acquérir des CD-ROM commerciaux sans que cela pose un problème. Windows était donc préférable à Linux. Enfin, certains manuels pédagogiques numérisés ne fonctionnaient que sous Windows”, conclut-il.
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