Le premier tour de l’élection présidentielle a lieu dimanche 22 avril 2012. Le Conseil national du logiciel libre (CNLL), qui regroupe des associations et des entreprises du logiciel libre, en a donc profité pour publier la position des candidats sur l’économie du logiciel libre.
Sur les six candidats sollicités à la mi-novembre 2011, seuls deux, Nicolas Sarkozy et François Hollande, ont répondu par l’intermédiaire de leur équipe de campagne au questionnaire du CNLL. Les questions portaient sur huit points relatifs au sujet : de la place du logiciel libre dans les commandes publiques à l’éducation en passant par l’ouverture des standards.
Dans son analyse publiée le 12 avril 2012, le CNLL se déclare dans l’ensemble « assez heureux des positions exprimées par les deux principaux candidats (…). Ils semblent avoir compris la teneur du logiciel libre et les bénéfices spécifiques qu’il apporte à notre économie ».
Des positions très proches sauf sur les brevets logiciels
Contre toute attente, les deux candidats ont des positions très proches : sur la place du logiciel libre dans les commandes publiques, les deux sont favorables à « une politique préférentielle ». Nicolas Sarkozy et François Hollande se rejoignent aussi sur la place du logiciel libre dans l’éducation, dans les aides à la R&D pour le développement de l’économie du libre, dans la neutralité du Net et la volonté d’avoir des standards ouverts.
Le seul point qui les divise vraiment est celui des brevets logiciels. François Hollande s’y oppose, Nicolas Sarkozy y est favorable. Pour le candidat socialiste, « le logiciel bénéficie déjà d’une protection juridique par le droit d’auteur. (…) Nous veillerons à ce que la mise en œuvre du brevet communautaire ne soit pas l’occasion de légitimer les brevets sur les logiciels, les méthodes mathématiques et les méthodes commerciales. »
Pour sa part, Nicolas Sarkozy met en avant la complémentarité des logiciels libres et propriétaires. Le candidat de l’UMP défend le modèle de logiciels propriétaires en prenant l’exemple de SAP : « C’est grâce à son modèle de logiciel propriétaire et de brevets que SAP peut financer ses 16 000 informaticiens (…) En parallèle, SAP est concurrencé par des éditeurs de logiciels open source, faisant ainsi baisser les prix pour les clients et obligeant SAP à améliorer constamment ses produits. »
Le CNLL et les acteurs du logiciel libre sont, quant à eux, « farouchement opposés aux brevets logiciels. Ceux-ci ne portent pas sur un programme, mais sur un procédé de programmation qui, dans beaucoup de cas, n’est en rien porteur d’innovation. »
Loin d’être un élément central dans la campagne présidentielle, il est intéressant de constater que les logiciels libres ne divisent pas les deux principaux candidats. Ces derniers ont même avancé dans leur réflexion en intégrant ce sujet dans l’économie française.
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