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L’offshore indien s’enracine dans l’Hexagone

Satyam Computer Services, Tata Elxsi et Wipro Technologies ne sont plus inconnues en France. Elles se mesurent dorénavant aux grands prestataires traditionnels.

Il y a quatre ans, l’indien Wipro Technologies, leader de l’offshore dans son pays, affichait en France un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros, avec pas plus de deux personnes
à Paris. Cette année, ce chiffre d’affaires sera de 45 millions d’euros, avec une trentaine de personnes au siège parisien et quelque sept cents autres travaillant pour les entreprises françaises en Inde.
‘ J’observe une plus grande maturité des clients, déclare Hervé Truttmann, directeur général de la filiale hexagonale de Wipro. Après la phase exploratoire, ils veulent maintenant utiliser le
meilleur des deux mondes,
offshore et SSII classique. ‘Wipro se développe sur trois axes : la conception de logiciels embarqués, le BPO (externalisation de processus métiers informatisés) et le développement?”déploiement d’applications et d’infrastructures PGI,
représentant respectivement 30, 15 et 55 % de ses revenus mondiaux.Certes, ces proportions sont encore loin d’être atteintes en France. Mais les revenus commencent à être significatifs sur les logiciels embarqués, les PGI et les infrastructures, avec une vingtaine de grandes entreprises
internationales clientes, dont France Télécom, Schneider Electric et Carrefour.En 2001, Satyam Computer Services ne réalisait, de son côté, que 5 % de son chiffre d’affaires en Europe, contre 80 % aux Etats?”Unis. En 2005, ces pourcentages seront respectivement de 18 et 66 %. Deux cents
de ses employés travaillent en Inde pour des entreprises françaises, dont Saint?”Gobain, qui lui a confié son SAP mondial (développement, déploiement, maintenance et support).‘ Le marché français commence à nous rechercher ‘, se félicite Suneel Unni, directeur Europe du Sud. Dans l’immédiat, il vise trois cibles dans l’Hexagone : les
entreprises internationales d’un demi?”milliard d’euros de chiffre d’affaires, les SSII qui ont besoin d’un complément offshore et les PME high?”tech cherchant à réduire leurs coûts
informatiques.Tata Elxsi, lui, se concentre sur l’électronique embarquée. Mais, pour l’interface avec les clients français, il a choisi un partenaire local exclusif situé à Laval, All4Tec, éditeur d’un générateur de tests pour la
validation des systèmes embarqués. ‘ En trois ans, nous avons déjà mené ensemble cinq grands projets, dont un avec Renault, précise Thierry Tacquet, responsable du pôle Conseil chez All4Tec. Nos processus
CMMi sont désormais bien rodés. ‘
Le tandem peut garantir des gains de 25 % en moyenne sur un projet de douze mois.

Pas uniquement une question de coût

Le coût n’est cependant plus le seul argument. ‘ Si, face à IBM, Satyam a remporté le déploiement, pour l’Organisation mondiale de la santé, d’un PGI basé sur Oracle dans cent quarante pays,
c’est aussi pour sa capacité à tenir les délais ‘,
insiste Suneel Unni.Pour Wipro, Hervé Truttmann avance deux autres atouts : ‘ La grande flexibilité de nos experts, qui peuvent être redistribués rapidement sur d’autres projets, et notre capacité à travailler en
profondeur sur le coût total d’exploitation du système d’information. ‘
D’ici à trois ans, Wipro compte prendre en France 40 % du marché potentiel, soit plus de 100 millions d’euros en volume. Il se pose déjà en acteur global, face à IBM GS et Accenture.

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Jean-Claude Streicher