Le mouvement amorcé aux Etats-Unis a pris de l’ampleur en Grande-Bretagne et en Allemagne. Pour l’instant, il est encore sporadique en France. Mais il est clair, désormais, que peu de pays développés vont y échapper.Selon McKinsey, 40 % des 500 premières entreprises européennes ont commencé à délocaliser une partie de leurs opérations. Rien qu’en informatique, selon une enquête CRM Buyer, 30 % des entreprises interrogées ont
prévu de passer leur infrastructure en offshore dans les douze prochains mois, et 30 % sont en phase d’évaluation ; quant au développement de logiciels, deux tiers des répondants pensent l’externaliser d’ici à un
an !Cette extension de l’offshore lui confère un statut économique de poids. Ce qui explique les analyses de son impact global, que dressent des cabinets comme McKinsey. Ce dernier est même en train d’établir une sorte de
grille des critères d’une économie nationale pour que celle-ci profite au mieux des dépenses offshore engagées par ses entreprises.Ainsi, aux Etats-Unis ?” on l’a déjà dit ici ?” 1 dollar dépensé par les entreprises américaines en offshore (essentiellement en Inde) rapporte en fait 1,13 dollar à l’économie
yankee grâce aux économies de coûts, aux augmentations de l’export, aux gains rapatriés d’Inde via des actionnaires américains et aux nouveaux jobs créés pour les travailleurs américains victimes de
l’offshore.En Allemagne, par contre, ce dollar ne rapporte que 80 cents. La différence, selon McKinsey, vient des lourdeurs sociales et réglementaires de l’Allemagne et d’une destination prioritaire de son offshore
(l’Europe de l’Est), où le différentiel de salaires et de charges est moins fort qu’avec l’Inde.Le message indirect est clair : pour qu’un pays puisse profiter au mieux des dépenses en offshore de ses entreprises, il faut qu’il adopte des structures sociales et administratives souples et libérales. C’est
un véritable discours politique !* Directeur de la rédaction de 01 Informatique
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