Casio, Compaq, HP, Fujitsu-Siemens, NEC, Toshiba… les annonces de mise sur le marché de nouveaux assistants numériques pleuvent au soir de la présentation officielle de la version du système d’exploitation Pocket PC de Microsoft. Le géant de l’informatique met le turbo sur ce créneau, en visant la sphère professionnelle. Un marché évalué par IDC à 13,6 millions de dollars (14,76 millions d’euros) en 2000 et qui devrait croître de 39 % par an pour atteindre 70,9 millions en 2005.Calqué sur Windows XP, Pocket PC 2002 veut faire du PDA un prolongement de l’ordinateur de bureau. Il s’inscrit dans sa stratégie ” .Net “, plateforme qui permet d’accéder aux applicatifs Microsoft par le net. “L’idée : rendre l’information accessible de partout, à tout moment et sur tout type de machine “, rappelle Juha Christensen, vice-président Mobilité de Microsoft. Et nombre de constructeurs suivent le mouvement. Même l’opérateur britannique BT s’y met. Via sa filiale MMO2, il a présenté à cette occasion un smartphone équipé de Pocket PC.
Une rude concurrence
La menace se confirme pour le leader du secteur, Palm, “qui a vécu une année catastrophique“, selon Chris Jones, analyste senior chez Canalys. Produits annoncés trop tôt, stocks considérables, chute des ventes, et compétition acharnée face à ses propres licenciés. Palm a donc réagi récemment en séparant ses activités de licence et de matériel. La société a aussi racheté les actifs du développeur de systèmes d’exploitation Be, “pour renforcer la R&D“, explique Franck Gaget, directeur marketing France de la firme. Une bonne idée, “ car Palm est attendu au tournant et doit mettre sur le marché un pda offrant une réelle rupture technologique, pas seulement des améliorations ponctuelles ou des extensions“, insiste Chris Jones.D’autant plus que le numéro 1 doit lutter contre l’inventivité de son licencié principal, Handspring. Les problèmes de Palm sont apparus il y a un an, très exactement à l’apparition de l’Ipaq de Compaq. Le design léché et l’écran couleur de cet assistant, associés à la force des réseaux de vente et la connaissance du milieu de l’entreprise, ont assuré son succès. Le match d’alors n’était pas Pocket PC contre Palm OS, mais plutôt Ipaq contre Palm OS. Car les machines HP et Casio de l’époque, aussi équipées du système d’exploitation de Microsoft, n’avaient pas convaincu.Mais chez Palm, on se défend d’une emprise croissante de Pocket PC. “ Il est faux de dire que Microsoft balaye tout sur son passage quand il attaque un marché. Cela n’a pas été le cas ici “, précise Franck Gaget, directeur marketing France de Palm.
Tout est loin d’être joué
Ainsi, au second trimestre 2001, Palm conserve 37 % des parts du marché européen contre 33 % pour Microsoft. Un propos appuyé par Tim Mui, analyste chez IDC : “ Il ne faut pas enterrer Palm trop vite. Si le groupe ne restera pas leader […], il a sa carte à jouer sur le créneau de la simplicité.” Microsoft joue avec le feu en mettant en avant les aspects multimédias et connectivité sans fil de Pocket PC 2002. Car la transmission par le GPRS, Bluetooth, ou la norme 802.11 est loin d’être opérationnelle. Autre inconvénient majeur, même pour le marché professionnel, en période de resserrement de budget, les produits, qui visent une clientèle haut de gamme, ont des prix assez élevés.Enfin, vu l’exiguïté du marché, le combat se déplacera sûrement à l’intérieur même de la sphère Pocket PC. Une situation que Palm ne déplorera sans doute pas…”Nous sommes au début d’une nouvelle histoire, insiste Chris Jones. Les cartes vont être redistribuées, et il va être intéressant d’observer qui en sortira vainqueur. “
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