La localisation automatique épargnerait à l’utilisateur une saisie manuelle du lieu où il se trouve “, résume Vincent Pillet, responsable des développements sans fil d’Ismap, un fournisseur de services géodépendants disponibles sur Palm et WAP. Compte tenu de l’ergonomie de ces petits terminaux, les services de proximité (tels que la recherche d’un magasin ou d’un hôtel) ou d’aide à la navigation (automobile ou piétonnière) gagneraient beaucoup à obtenir la position de l’utilisateur via le système de satellites GPS (Global Positioning System) ou, tout simplement, via le réseau GSM.
L’émergence de telles applications est freinée par des obstacles techniques et réglementaires. Le GSM permet, en théorie, de localiser les utilisateurs. Pour faire fonctionner son réseau, l’opérateur doit en effet savoir dans quelle cellule – concrètement, à proximité de quelle borne – se trouvent les mobiles. La précision est alors aléatoire. En procédant à une triangulation, on approche – du moins, en zone urbaine – des performances du GPS (quelques dizaines de mètres). Pour ce faire, les opérateurs doivent réaliser un effort technologique, que leur proposent de prendre en charge des spécialistes de la localisation GSM comme Sellpoint ou SignalSoft. En pratique, France Télécom ou SFR ne sont pas encore en mesure d’industrialiser le processus, contrairement à des opérateurs japonais ou suédois.
Le GPS nécessite, quant à lui, l’implémentation d’une technologie sur le terminal lui-même. En attendant que les ténors s’y mettent, le constructeur Benefon a récemment présenté un terminal GSM/ GPS, tandis que TI, principal fournisseur de composants GSM, a annoncé un jeu de circuits qui cumulent les deux fonctions.
Confidentialité et monopole
Mais l’obstacle le plus critique est réglementaire. Il est aigu pour la localisation GSM. D’abord, parce que l’information est la propriété des opérateurs, alors que de nombreux fournisseurs de services voudraient bien y avoir accès en temps réel. Les opérateurs ont-ils le droit de monopoliser l’information ? Ensuite, parce que, moralement, cette information appartient à l’utilisateur. Le sujet est en ce moment débattu par l’ART et la Cnil, qui n’ont toutefois qu’un avis consultatif. La Cnil n’a son mot à dire que si la localisation est nominative ; donc, par exemple, susceptible de mettre en cause la vie privée ou de permettre la constitution de bases marketing. “Le GPS pose moins de difficultés dans la mesure où l’information peut rester sur le terminal, où elle sera exploitée par une application téléchargée localement “, estime Franck Franchin, fondateur de SelfMobile. C’est faisable avec un Palm relié à un GPS. Mais la norme WAP actuelle, qui sous-entend une concentration des traitements sur les serveurs, ne le permet pas.
Finalement, ni le GSM ni le GPS ne s’impose de façon évidente. Si les obstacles réglementaires sont levés, la localisation GSM pourrait cibler la masse des utilisateurs, tandis que des combinés mixtes haut de gamme cumuleraient les avantages des deux technologies.
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