Les logiciels libres ont fait leurs preuves dans le domaine des systèmes d’exploitation, avec Linux ou les différentes déclinaisons de BSD, et dans celui des serveurs Web, avec Apache. La première conférence ObjectWeb, qui s’est tenue la semaine dernière à Paris, montre que le logiciel libre pourrait bien faire son apparition dans le très complexe domaine des middlewares d’entreprise.Cette conférence a été l’occasion d’annoncer la création de l’ObjectWeb Consortium. Cette structure internationale sera hébergée par l’Inria. Elle visera à fédérer une communauté de développeurs autour d’ObjectWeb, et à coordonner les efforts des participants.Pour ce faire, le Consortium se préoccupera de formation, mettra en place une procédure de contrôle qualité des développements, traitera les rapports avec les partenaires industriels du projet, et évangélisera autour d’ObjectWeb. Côté coordination, sept chefs de projet vont être nommés, ils seront responsables chacun d’un composant.ObjectWeb est né fin 1999 d’un rapprochement informel entre l’Inria, BullSoft (devenu Evidian) et l’unité de recherche et développement de France Télécom.Ces trois partenaires s’engagent alors dans la création d’un middleware polyvalent, associant des fonctions de serveur d’application Java à des fonctions d’intégration et de communication. Leur travail repose sur les codes de JOnAS, le serveur d’applications EJB (Enterprise JavaBeans), Open Source d’Evidian, et sur Jonathan, un environnement d’exécution distribué compatible Corba (Common Object Request Broker Architecture) et RMI (Remote Method Investigation), développé par France Télécom.
Déjà quelques déploiements d’ObjectWeb
Tout au long de l’an 2000, ObjectWeb s’est enrichi de nouveaux composants (dont le système de communication en mode message Joram et le connecteur RMIJdbc), et a attiré de nouveaux partenaires : universités, éditeurs et SSII. Dans le même temps, quelques déploiements expérimentaux ou industriels d’ObjectWeb ont eu lieu.Le développement en logiciel libre, ou au moins en Open Source, a plusieurs intérêts. Il garantit d’obtenir un produit ouvert aux différentes spécifications du domaine : Corba, Java ?” qu’il s’agisse des EJB proprement dits ou de JDBC Java DataBase Connectivity, JavaRMI et JMS Java Messaging Services ?”, et services Web basés sur LDAP ?” HTTP, Soap (Simple Object Access Protocol), WSDL (Web Services Description Language) et autres.
Un argument de coût et un argument d’ouverture technique
ObjectWeb présente aussi une valeur pour les universités, puisque les étudiants auraient un libre accès au code.Enfin, les entreprises bénéficieraient d’une plate-forme moins coûteuse que les offres actuellement disponibles (serveurs d’application commerciaux et middlewares proprement dits dans toutes leurs déclinaisons : intégration, traduction, communication en mode message, etc.), et plus aisément adaptable à leurs besoins.La présence de France Télécom dans le projet montre aussi qu’ObjectWeb devra répondre à des impératifs de fiabilité et de montée en charge de classe opérateur.Au total, le pari d’ObjectWeb est aussi ambitieux que séduisant. D’une part, la complexité à gérer est importante, d’autre part les briques à assembler pour mener le projet à bien risquent de rendre épineux son maintien en logiciel libre, voire en Open Source.Cela étant, si le Consortium ObjectWeb réussit, un grand pas sera franchi dans la mise à disposition du plus grand nombre dune infrastructure libre complète basée sur Linux, Apache et ObjectWeb.
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