Quelle entreprise pour quelle économie ? Avec Capital réseaux, les auteurs s’interrogent sur la firme de la nouvelle économie. Pour les économistes classiques, Ricardo au début de XIXe siècle, Marshall au début du XXe, deux éléments justifiaient le marché et l’échange : la division du travail, qui permet à chacun de se consacrer à ce qu’il fait le mieux, et les rendements décroissants, qui traduisent la perte progressive d’efficacité des entreprises, favorisant l’émergence de la concurrence et, de ce fait, la fixation d’un prix. Une vision complétée par Richard Coase, qui a expliqué pourquoi les producteurs ont cessé d’être des artisans pour se grouper dans des usines. C’est l’incertitude due au manque d’informations sur la demande qui les a poussés à chercher dans le salariat la stabilité, en transférant les risques sur un nombre limité d’entrepreneurs.Pour les auteurs, la nouvelle économie marque la fin des rendements décroissants, quand la production, surtout immatérielle, a un coût dérisoire une fois les infrastructures réalisées. Elle met aussi un terme à la fragmentation des tâches, et lève l’incertitude, du fait des facilités de communication. Dès lors, aux entreprises hiérarchisées vendant à un prix lié aux coûts vont succéder des entités autonomes cherchant sur le web produits pour les uns, clients pour les autres, à des prix en perpétuelle mutation. Mais le livre ne fournit pas de réponse à une problématique récurrente : à nouvelles relations, nouveau système juridique. Or quel sera celui-ci ? Par quoi remplacer le salariat et son droit du travail ? Ce flou juridique ne va-t-il pas empêcher léclatement des relations économiques actuelles ?
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