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LittleBigPlanet, le test : Sony pète la plate-forme

Enfin le voilà, le jeu de plate-forme que la PS3 attendait. Le titre qui va lui faire relever la tête face aux humiliations répétées du plombier moustachu de Nintendo.

Avec LittleBigPlanet (LBP), c’est enfin l’heure de gloire du papier crépon 32 bits, de la feutrine nextgen et du bout de laine en 3D. Tournant résolument le dos aux effets graphiques ‘ bling
bling ‘ ou au dessin manga vraiment trop vu, LBP ose le look bricolo.Les murs ressemblent à de la gouache peinte sur un carton, la mer est faite de pièces de feutre articulées, les boss sont de grosses marionnettes colorées en balsa virtuel et même le héros, Sackboy, est une sorte de balle de jonglage,
qui s’agrippe sur des plates-formes en éponge. Un peu comme si Tim Burton avait décidé de faire une adaptation de Chapi Chapo. Tout cela sent bon la colle à l’amande et le fixateur pour pastels.

Du plaisir pour toute la famille

En optant pour ce design enfantin, LBP réussit le miracle d’être à la fois dans la régression jouissive et dans l’esthétique réussi, tout ça sans mièvrerie. Le mélange donne un bon coup de vieux à la concurrence, et
l’on se retrouve avec une atmosphère incroyablement léchée, qui devrait plaire à toute la famille, depuis le père décorateur jusqu’à la petite dernière qui adore les poneys en plastique.

Design bricolo pour jeu classique

Sackboy se balade dans sept ‘ pays ‘ avec chacun leur décor spécifique. L’Europe, ses châteaux bringuebalants et ses fantômes de fête foraine, l’Inde (l’un des mondes les plus réussis), où le joueur se balade
parmi les marionnettes danseuses multicolores façon Bollywood, et la Russie, où se terre le big boss ultime au milieu de son goulag en métal et en béton. Une fois que l’on s’est habitué à cette apparence vraiment étonnante, on retrouve un jeu de
plate-forme classique. Sackboy saute au-dessus des précipices, doit atterrir sur la tête des ennemis pour les terrasser, accumule des bulles cachées un peu partout dans le niveau…On reste dans du archiconnu avec tout de même des pincées d’épices pour rehausser la sauce. La classique ‘ vue de côté ‘ évolue. Un peu comme dans le dernier Super Paper Mario, on a droit
maintenant à trois ‘ plans ‘ de profondeur de champ. Il faut donc parfois penser à sauter derrière certains obstacles pour récupérer les précieuses boules colorées.

Un Sackboy très fort en physique

En prime, LBP se paie le luxe d’un moteur physique plutôt convaincant. Celui-ci gère parfaitement les balancements du petit héros accroché à une corde ou l’effet des élastiques à laquelle sont suspendues des
plates-formes. Dans le niveau New York, la voiture en carton que l’on conduit se montre ainsi ?” logiquement ?” bien plus légère et plus rapide que le modèle en fer blanc… Pour le réalisme de la conduite, ce n’est pas
encore Gran Turismo, référence en la matière, mais c’est agréable de voir un travail bien fait.

Mieux à plusieurs et pas si facile

Déjà marrant en solo, à quatre, ça devient franchement l’hystérie. Les joueurs alternent course pour les bonus et entraide contre les ennemis les plus coriaces. Par ailleurs, jeu mignon ne veut pas forcément dire jeu facile. Si
un acharné des plates-formes devrait pour faire vite le tour de la trentaine de niveaux, il va falloir cravacher un peu pour récolter partout 100 % des bonus !

A vous de faire

Chaque bonus récolté enrichit votre collection de panoplies pour votre Sackboy et, surtout, vous ouvre de nouveaux objets pour la création de niveaux. Car Sony compte beaucoup sur cet aspect du jeu pour définitivement enterrer la
concurrence et faire vivre sur le long terme LBP. Après avoir fini trois mondes, vous pouvez accéder à l’atelier de construction et commencer à créer vos propres scènes. Du coup, l’aspect bricolo de
LittleBigPlanet prend tous son sens quand on assemble des murs en carton, que l’on branche le moteur de sa voiture fusée ou que l’on place les blocs de feutrine au-dessus du feu.

Pas si facile de bricoler

Cet éditeur de niveaux, plutôt rare sur consoles, n’est vraiment pas évident à prendre en main. Déjà le pad n’est pas le contrôle le plus pratique. Même si les concepteurs insistent pour dire qu’ils ont fait les
niveaux du jeu avec les mêmes éléments que ceux de l’atelier. Ils ont dû investir, eux, dans une souris et un clavier, pour éviter que le jeu ne sorte en 2020.Ensuite la profondeur de champ et la gestion de la physique ne pardonnent pas grand-chose. Le design doit être très soigné pour que le niveau fonctionne. Heureusement, vous pouvez, en cours de construction, tester en permanence vos
créations et revenir en arrière en cas de problème. N’empêche, seuls les plus acharnés iront au bout de leur construction !La majorité devrait se limiter à utiliser cet éditeur comme un bac à sable pour expérimenter des trucs : ça fait quoi si je lâche une pluie de bombes sur un trampoline ? Une fois votre beau niveau terminé, hop foncez le
partager avec la communauté on line. Avec LBP, vous allez pouvoir enfin vous venger de toutes vos humiliations en cours d’EMT !

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Antoine Besse