L'iPad pour de vrai

L’iPad pour de vrai
Le verdict de la rédaction

Ça y est ! La folie iPad gagne la France. Après son lancement en fanfare aux Etats-Unis, le 3 avril dernier, vous allez pouvoir enfin, à votre tour, toucher et éventuellement acheter la fameuse tablette tactile d’Apple. Encore un peu de patience tout de même ! Car, prétendant ne plus parvenir à répondre à la demande, Apple a repoussé d’un mois la date de lancement de l’iPad en Europe… qui pointera donc le bout de sa tablette en France fin mai. Mais à la rédaction de Micro Hebdo, nous avons eu cette chance de faire partie de ses tout premiers acquéreurs. Pour cela, il a tout de même fallu que l’un de nos correspondants outre-Atlantique fasse la queue, le jour J, à la porte de l’Apple Store de Chicago. Pas de régime de faveur avec Apple ! Même pour les journalistes. Pour le rapatriement, c’est UPS – ou peut-être Fedex – qui s’est chargé de ramener la précieuse tablette en nos locaux du XV^e arrondissement de Paris.Au Groupe 01, éditeur de Micro Hebdo, ce n’est pas une, mais en fait plusieurs tablettes qui circulent depuis maintenant près de trois semaines. Autant dire qu’ici la folie iPad nous a effectivement tous gagnés. Mais peut-être ne s’agira-t-il que d’une folie passagère… Apple, fort du succès de l’iPhone, nous a fait miroiter “ un appareil magique et révolutionnaire, à un prix incroyable ”. Qu’en est- il vraiment ? C’est la question à laquelle nous allons essayer de répondre.

Premières impressions

Bien évidemment, pour n’avoir eu l’iPad entre les mains que quelques jours, nous ne pouvons vous livrer que nos premières impressions. “ La première impression est souvent la bonne ” prétend un vieux proverbe français… Sauf que, dans les semaines et les mois à venir, vont fleurir des centaines d’applications et d’accessoires spécifiquement développés pour le bébé d’Apple. De quoi renforcer l’intérêt de cette ardoise magique.Par ailleurs si, pour l’heure, l’iPad se décline en trois modèles seulement qui diffèrent uniquement par leur capacité de stockage (16, 32 ou 64 Go), les modèles 3G vont venir compléter la gamme avant l’été. Pour se connecter à Internet depuis vraiment n’importe où. Mais reste à savoir les prix des “ forfaits données ” – certainement pas donnés ! – qui seront proposés par Orange, Bouygues et SFR. Gardons en tête qu’aux Etats-Unis, l’opérateur AT&T facture 15 dollars le forfait autorisant 250 Go d’échange de données, et 30 dollars le forfait illimité. Une paille !

Prise en main

Voici donc un extraterrestre numérique qui n’est ni un smartphone, ni un mini-portable… Du coup, une fois allumé, on ne sait pas trop comment le tenir… D’une main, l’autre glissant et pianotant dessus ? Pas pratique. D’autant qu’au bout d’un moment, ses presque 700 grammes se font sentir. Pour peu que l’on transpire un peu des mains, il finit même par glisser. Et puis, on ne dispose plus que d’une main pour le manipuler. Posé sur le bureau ou sur une table ? Pas stable. Le dos de l’iPad est légèrement arrondi. Finalement, l’iPad trouve assez naturellement sa place sur les genoux, les deux mains demeurant alors libres de tripatouiller son écran. C’est fait pour ça le tactile ! Mais attention, car l’écran brillant, véritable aimant à reflets, aime aussi conserver toutes les empreintes de vos doigts.

Jouer beaucoup

Avez-vous déjà vu une console de jeu avec un tel écran ? Jouer sur l’iPad pendant des heures durant est un vrai plaisir, à partir du moment où l’on est confortablement installé, au fond d’un canapé par exemple. Les ambitions d’Apple dans le domaine du jeu sont grandes. La firme prévoit ainsi l’ouverture, à l’automne, d’un réseau social pour joueurs. Un réseau à la Xbox Live ou à la PlayStation Network pour permettre aux joueurs de communiquer, partager des informations… et jouer ensemble ? De quoi inquiéter Sony et Nintendo ? Pas certain. La PSP et la Nintendo DSi, bien moins chères qu’un iPad, ont assurément encore de beaux jours devant elles.

Travailler un peu

Par défaut, l’iPad est livré sans aucun logiciel bureautique. Pour rédiger un document, travailler des chiffres ou réaliser une présentation, il faut donc télécharger des applications. Des applications telles que celles composant la suite bureautique d’Apple, iWork. Le traitement de texte Pages, le tableur Numbers et le logiciel de présentation Keynote nous ont coûté 10 dollars chacun. Cela fait, nous avons testé le clavier virtuel en tapant un long document. Sceptiques nous étions, quasi convaincus nous sommes maintenant. S’il n’offre pas exactement le même confort de frappe que le clavier d’un portable, il s’en approche tout de même… étonnamment.

Lire de tout

L’iPad sera-t-il à la littérature ce que l’iPod est à la musique. En France, il va falloir patienter pour le savoir… Car l’ouverture de l’iBook Store, l’équivalent de l’iTunes Store pour les livres, n’est pas encore d’actualité. Bon… avec un peu d’astuce, on arrive tout de même à récupérer quelques grands classiques en français. Et c’est justement en nous replongeant dans Peau de chagrin de Balzac que nous avons découvert la meilleure liseuse que nous ayons jamais testée jusqu’à présent. Quant aux magazines, grâce à l’iPad, ils prennent une nouvelle dimension. L’iPad, c’est le poids des mots, le choc des photos, mais aussi des sons, des vidéos… On ne s’étonne pas que Paris Match fasse partie des premiers magazines disponibles sur la tablette d’Apple.

Profiter de ses photos et vidéos

Avec un écran d’une telle qualité, rien d’étonnant à ce que le visionnage de photos et de vidéos sur l’iPad soit aussi agréable.

Dommage cependant que le catalogue vidéo de l’iTunes Store français demeure aussi pauvre, comparé à son homologue américain. Et la reconnaissance du seul format vidéo H264 par l’iPad ne facilite pas l’importation de vidéos issues d’autres sources. Et quand il s’agit de profiter de ses photos, on regrette seulement l’absence d’un lecteur de cartes SD ou d’une prise USB pour raccorder son appareil photo numérique. Des adaptateurs se branchant sur le connecteur Dock de l’iPad existent cependant. Coûteux et peu pratiques.

Rester connecté

Apple persiste à bouder les technologies animant nombre de sites Web. En l’occurrence, Silverlight de Microsoft et, surtout, Flash d’Adobe. Résultat des courses : comme avec l’iPhone et l’iPod Touch, tout un pan d’Internet devient inaccessible avec un iPad. Dommage ! Car la tablette d’Apple s’avère particulièrement bien adaptée au surf. La taille et la définition de son écran permettent d’afficher intégralement des pages Web lisibles. L’affichage en mosaïque de toutes les pages ouvertes permet de basculer rapidement de l’une à l’autre, ce qui comble presque l’absence de navigation par onglet, à laquelle nous sommes pourtant tous habitués. On s’attendait à ce que l’iPad se retrouve doté d’une webcam, et donc à pouvoir faire de la visioconférence avec… Eh bien, c’est raté ! Le moyen de communication par défaut de l’ardoise magique d’Apple est le mail, ou la messagerie instantanée, voire le téléphone par Internet, après avoir téléchargé une application ad hoc.

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Jean-Marie Portal