Notre trafic doublant chaque année, nous sommes vite arrivés à court de capacité”, explique Hugh Spencer, responsable de l’installation 10 Gigabit Ethernet au sein du London Internet Exchange (Linx). Ce centre de commutation, le plus grand d’Europe, fédère plus de 120 FAI (fournisseurs d’accès Internet) et fournisseurs de contenu, ce qui représente près de 96 % du trafic Internet britannique. En pratique, les pics de trafic quotidiens atteignent jusqu’à 14 Gbit/s. En 2001, le centre a géré plus de 50 trillions de paquets, soit 7 800 % de plus que l’année précédente !
Gérer les pics de trafic
Pour faire face à cette énorme croissance, Linx devait donc étendre la capacité de son réseau métropolitain, basé sur 14 commutateurs à 1 Gbit/s fournis par Foundry (neuf châssis) et Extreme Networks (cinq châssis). “Nous avons interconnecté nos deux principaux sites de Dockland, par quatre liaisons Gigabit Ethernet agrégées. Les performances étaient effectivement améliorées, mais la gestion du partage de charge entre les quatre liaisons physiques devenait trop complexe, alors que la fiabilité du service est cruciale”, explique Mike Hughes, responsable de l’architecture réseau. Cette solution montre vite ses limites : il devient en effet difficile de gérer les pics de trafic. Le Linx doit donc envisager une nouvelle solution, bien entendu à coût réduit, et si possible, sans avoir à former ses ingénieurs à nouveau.
Trois minutes ont suffi !
Après réflexion, le Linx choisit de faire migrer ses commutateurs Gigabit de Foundry vers les tout nouveaux commutateurs à 10 Gbit/s, arrivés, entre temps, sur le marché. “Nous avions également envisagé les technologies optiques telles que le DWDM ou SONET/SDH. Cependant, celles-ci sont dix fois plus onéreuses et plus complexes que le 10 Gigabit Ethernet”, ajoute Hugh Spencer. Non seulement la solution choisie est moins coûteuse, mais elle est surtout plus pratique : l’Ethernet reste de l’Ethernet, et il est donc possible de réutiliser les infrastructures existantes. Dès février 2002, le projet est mené simultanément par Foundry et Linx. En pratique, trois minutes ont suffi : les modules à 1 Gbit/s existants ont tout simplement été remplacés par des modules à 10 Gbit/s, sans autre impact sur le réseau. “Les trames sont les mêmes et les produits d’accès n’ont pas à être changés”, souligne Hugh Spencer. En revanche, les avantages sont clairs : débit brut, simplification de la gestion du réseau (un conduit au lieu de quatre liaisons Gigabit agrégées) et une réserve de bande passante bien plus importante que les besoins réels présents. “Actuellement, nous n’utilisons que 25 % de la capacité, ce qui nous laisse de bonnes perspectives de croissance”, conclut Hugh Spencer.
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