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L’investissement direct doit continuer à l’étranger

L’investissement direct à l’étranger est une source de capitaux beaucoup plus robuste que l’aide publique, qui passe la plupart du temps par une augmentation peu populaire des taxes.

Suite aux attentats du 11 septembre, l’équilibre du monde a été fondamentalement altéré. Ce constat est certainement vrai pour les gouvernements et les secteurs publics. Il l’est aussi dans le cas des grandes entreprises. Mais les multinationales doivent poursuivre leurs efforts engagés durant les dix dernières années, c’est-à-dire investir massivement dans les pays en voie de développement (PVD).

Pauvreté : source de conflits

Éliminer la pauvreté est, aujourd’hui, une priorité pour beaucoup de leaders politiques, qui reconnaissent qu’elle est source de conflits. Mais construire ou reconstruire une nation est beaucoup plus qu’un simple défi économique. C’est une promesse multidimensionnelle impliquant un ensemble d’éléments interdépendants, comme la santé, l’éducation, la sécurité, la loi, l’environnement ou l’infrastructure publique.L’essor de l’économie dépend fortement de l’accumulation de capitaux. Les PVD tentent bien d’économiser, mais la portée de leurs efforts est limitée. C’est pourquoi un flux de capitaux provenant des pays industrialisés est si nécessaire.Au cours des années 1990, ce mouvement entrant de capitaux a quintuplé. Pourtant, il ne représente qu’1 % du PNB des pays riches. Au XIXe siècle, qui correspond à une période de globalisation, l’Angleterre a investi outre-mer 5 % de son PNB. Si les pays industrialisés suivaient cette tendance, le flux de capitaux étrangers pourrait en fait dépasser toutes les économies internes des PVD, doublant ainsi le taux d’investissement. Cela permettrait une réduction du temps requis pour éliminer la pauvreté mondiale à moins de 70 ans, soit la durée moyenne d’une vie humaine.L’investissement direct à l’étranger est habituellement le résultat de la prise de contrôle ou de l’acquisition d’une entreprise par une multinationale dans un PVD. Les années 1990 nous montrent que ce type d’apport est de loin la façon la plus productive d’utiliser les capitaux dans les États les plus pauvres. L’investissement direct à l’étranger a augmenté de façon considérable lors de la dernière décennie et dépasse maintenant toute autre forme de financement, représentant même quatre fois plus que l’aide officielle.De fait, les multinationales assument tous les risques politiques et macro-économiques, évitant ainsi d’exposer les systèmes bancaires et financiers des PVD. Finalement, l’investissement direct à l’étranger est une source de capitaux beaucoup plus robuste que l’aide publique, qui passe la plupart du temps par une augmentation peu populaire des taxes.

Stimulant de croissance

Ce mode de financement fait défaut dans le monde. Or, il procure davantage que de simples capitaux. Il accélère le transfert de connaissances et de technologies vers les PVD, stimulant fortement la croissance et permettant de brûler des étapes. Il suffit de prendre comme exemple les infrastructures de téléphonie mobile : elles se développent rapidement dans les pays les moins riches, tandis que les lignes de téléphone classique y sont encore pratiquement inexistantes.Du fait d’une économie affaiblie dans les nations industrialisées et des risques associés aux PVD, beaucoup de dirigeants d’entreprises sentent également le besoin de se concentrer à nouveau sur des projets dans leurs pays d’origine. On ne peut quespérer que ce retour sur soi sera de courte durée.*directeur exécutif du William F. Achtmeyer Center for Global Leadership à la Tuck School of Business à Dartmouth

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Christopher Trimble*