La vie de Mandriva, célèbre pour sa distribution Linux du même nom, n’a pas été un long fleuve tranquille, depuis sa création à la fin des années 1990. Déclaré en cessation de paiements en 2003, l’éditeur français a bénéficié, en 2004, d’un plan de continuation d’activité. Si l’entreprise a multiplié les pistes de développement ces dernières années (fusion avec Conectiva, rachat de Lycoris et de Linbox), elle connaît aujourd’hui des heures très difficiles.
La liquidation judiciaire ou le rachat (les noms de Linagora et de Light App ont circulé sur les forums de Mandriva) n’auront pas lieu. Un communiqué a été publié ce 7 juillet pour expliquer que l’ex-Mandrakesoft va mettre en place un plan de restructuration et de relance d’activité, « dans l’optique d’éviter la banqueroute ». Le mot est lâché.
A court terme, la société (1) qui emploie 75 personnes, va mener un « programme drastique » de réduction des ses frais structurels, « pour ramener la société à l’équilibre », explique Jean-Noël de Galzain, nouvel administrateur de Mandriva, président d’IF Research, société mère de l’éditeur Wallix. Celui-ci dit avoir été sollicité par l’équipe dirigeante de Mandriva pour « les aider à se sortir de ce mauvais pas ».
Levée de fonds
Selon ce dernier, Mandriva négocie aussi actuellement une levée de fonds avec de nouveaux actionnaires, dont on ne connaît pas l’identité pour l’heure. « Tous ces éléments seront présentés lors de la prochaine assemblée générale, en septembre », souligne Jean-Noël de Galzain, qui ne cache pas vouloir prendre les rennes de Mandriva à terme. « La priorité est de rassurer le marché, les créanciers, de redynamiser cette société qui a une réputation mondiale. »
A plus long terme, Mandriva devrait se recentrer sur son métier d’éditeur de logiciels. Exit, en principe, certaines activités en matière de services ! La version payante de sa distribution Linux devrait être uniquement disponible auprès d’un réseau de revendeurs et d’intégrateurs, ainsi qu’à travers des accords OEM en Europe, au Moyen-Orient, au Brésil, en Russie, en Inde… Les produits de gestion de parcs informatiques et des identités (issues du rachat de Linbox) serviront de socle à une offre professionnelle sectorisée (éducation, industrie, services…).
Les produits grand public devraient demeurer disponibles, selon Jean-Noël de Galzain. Les internautes pourront donc continuer à télécharger la version gratuite de la distribution Mandriva Linux – dont l’édition Spring 2010 sera disponible prochainement – ou acheter Mandriva Flash (bureau Linux sur clé USB) ainsi qu’Instant On, la version allégée. Affaire à suivre à la rentrée…
(1) Mandriva est cotée sur le marché libre d’Euronext. Au 7 juillet, son cours atteint 0,10 euro, loin des 6 euros lors de son introduction, en 2001.
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