Linux a atteint en 2001 plus que l’âge de raison, puisqu’il affiche fièrement une décennie toute ronde. Pour célébrer l’événement, son créateur, Linus Torvalds, a d’ailleurs publié un ouvrage intitulé
Just for fun, dans lequel il raconte son parcours, si étroitement mêlé avec celui de sa création. Mais si Linus Torvalds continue de s’amuser, son système prend du sérieux. Maturité technologique et crédibilité devraient être au rendez-vous du troisième millénaire.Cette évolution a commencé dès janvier, avec la disponibilité de la très attendue version 2.4 du noyau. Par rapport à la mouture précédente, elle intègre essentiellement des améliorations destinées au monde de l’entreprise. Et cela tombe à pic, car c’est aux yeux des utilisateurs professionnels que le système libre pèche le plus.Désormais, Linux gère mieux les plates-formes multiprocesseurs, sa limite théorique se situant au niveau de machines à huit voies. Par ailleurs, il prend en compte les puces à adressage 64 bits, les ports d’entrée/sortie USB et les très en vogue connexions sans fil 802.11b et Bluetooth.Mais, dès novembre, Linus Torvalds a annoncé qu’il était prêt à se consacrer au développement du noyau 2.5, prochaine version majeure. Celle-ci devrait principalement proposer un environnement de clustering digne de ce nom et une gestion de quantités de mémoire pouvant atteindre 3 To.
250 ingénieurs d’IBM à pied d’?”uvre
Mais 2001 aura aussi été pour Linux l’année du ralliement des plus grands fournisseurs. IBM en tête lui consacre ainsi un budget de 1 milliard de dollars. Et près de deux cent cinquante de ses développeurs proposent leur expertise à la communauté afin de faire évoluer le système plus rapidement vers un environnement d’entreprise. Sans en arriver là, HP et Compaq, par exemple, font en sorte de mieux coordonner leurs compétences Linux, jusqu’alors éparpillées. Enfin ?” dernière preuve de l’intérêt du marché ?”, les services liés aux logiciels libres et à Linux en France représentent 200 millions de francs.
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