Certes, la majorité des entreprises connaît aujourd’hui les avantages économiques que présentent Linux et les logiciels libres, mais l’hétérogénéité des systèmes ne nuit-elle pas à l’administration globale du système informatique ? “Nous avons installé notre premier serveur Linux, pour Sendmail, il y a deux ans, témoigne Emmanuel Hector, directeur de l’organisation des systèmes d’information de Dégriftour. Depuis, il fonctionne sans problème. À tel point que nous l’avons presque oublié.” Le constat est identique à L’Yonne Républicaine, où le bon fonctionnement des serveurs DNS, de l’intranet (Apache), du proxy (Squid) et des serveurs de messagerie Linux va de soi : “Ce sont des matériels dont nous n’entendons pas parler. Une fois configurés, ils deviennent transparents”, confirme Jean-Bernard Graux, responsable informatique du quotidien.
Du Linux déguisé en NT
Il faut dire que de nombreux éditeurs, parmi lesquels on ne compte toutefois pas Microsoft, ont mis au point des versions Linux de leurs produits. Ainsi, lorsque Dégriftour a fait migrer son front office de Windows NT vers Linux pour répondre à des besoins de montée en charge, le voyagiste y a retrouvé la base Oracle et le serveur d’applications J2E BlueStone de HP : “Un mois de paramétrage a été nécessaire pour la migration de NT vers Linux, mais il n’y a pas eu de problème parce que BlueStone est indépendant des plates-formes. Le paramétrage a porté, par exemple, sur le passage d’une machine virtuelle Java IBM à celle de Sun “, détaille Emmanuel Hector. Quant à la base de données Oracle, sa migration n’a causé aucun souci. La nouvelle base pour Linux cohabite avec la base Oracle du back office, restée sous NT. “La synchronisation entre les deux bases est totalement transparente”, remarque à nouveau Emmanuel Hector.
De même que pour le back office, l’utilisation de Linux en tant que serveur de fichiers ou d’impression dans le réseau ne pose en général pas de difficulté. Ainsi, les serveurs Linux de L’Yonne Républicaine n’ont pas eu besoin de logiciel propriétaire pour tenir le rôle de serveur de fichiers ou d’impression. Le logiciel libre Samba est compatible avec le protocole serveur SMB de Microsoft et permet au serveur Linux de se faire passer pour un serveur NT. Attention cependant, les évolutions intempestives du protocole SMB par Microsoft peuvent provoquer des difficultés avec les systèmes récents. Cela s’est vu par le passé, lorsque les mots de passe chiffrés ont été ajoutés à SMB. Pour Jean-Bernard Graux, “le serveur Samba est très fiable. Avec les stations Windows 95 et 98 nous n’avons absolument aucun souci. Le logiciel libre Rdisk réalise une sauvegarde quotidienne, mais jusqu’à présent il n’y a pas eu de crash. Nous venons de mettre en place les quotas [attribution des espaces disque, fonction uniquement disponible avec les serveurs Unix, Ndlr] et cela aussi marche très bien”.
NFS, issu du monde Unix, est également mis en ?”uvre, ainsi que Netatalk, un serveur de fichiers et d’impression compatible AppleShare pour les réseaux AppleTalk. Très satisfait de cette solution, Jean-Bernard Graux a toutefois rencontré des coupures de connexion avec Mac OS 9. “Nous avons constaté le même problème entre Mac OS 9 et EtherShare” souligne-t-il. Ces problèmes proviendraient donc du système d’exploitation Mac et non de Linux. Le quotidien de l’Yonne rencontre également des incidents mineurs avec le serveur d’impression, incidents qui devraient être résolus rapidement.
Outil | Fonction | |
Squid | Serveur cache/Proxy TCP/IP. | |
Sendmail | Gestionnaire de règles de messagerie. | |
Apache | Serveur web. | |
Netatalk | Serveur de fichiers et d’impression compatibles AppleShare (Mac OS). | |
Samba | Serveur de fichiers et d’impression compatible SMB (compatible Windows). | |
StarOffice | Suite bureautique libre (Sun). | |
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