Ironie du sort : alors que Gemplus enregistre une sévère régression de ses ventes, le spécialiste des solutions à carte à puce s’est mis en mesure d’accélérer ses processus de production. Un concours de circonstances que n’avaient probablement pas prévu les directions des business units et de la logistique lorsqu’elles ont lancé leur projet d’intranet en 2000, en association avec la société Transiciel. Pour les cadres opérationnels, l’existant ?” le progiciel de gestion intégré, la base de données concernant un seul niveau de nomenclature, l’outil de gestion de la relation client utilisé en amont de la vente et l’intranet dédié aux informations logistiques ?” ne permettait pas de réduire le cycle de traitement des commandes. Or, selon Muriel Dumas Moscardini, responsable des projets et process supply chain, aucune solution sur le marché ne savait tenir compte de la complexité des produits de l’entreprise, personnalisés en fonction du client. Par exemple, indique Jean-Luc Duclercq, responsable études chez Gemplus, la description de la carte à puce pour les téléphones mobiles Smart Micro nécessite une dizaine de pages : le corps de la carte, les composants graphiques et électriques de la puce et les services associés. Chaque configuration étant spécifique, les clients qui renouvelaient une commande devaient, jusqu’alors, redéfinir les produits sollicités. Avant de développer un intranet avec la SSII Transiciel, les équipes ont donc repéré “quelle était la partie fixe et récurrente d’un produit et la partie variable”, se souvient Muriel Dumas Moscardini.Partant du constat que les commandes liées au “business télécoms” se répètent à hauteur de 80 %, le tandem Transiciel-Gemplus s’est focalisé sur le produit de la “Smart Micro” qui leur est dédié. Résultat : un gain de temps substantiel, dû au fait que 95 % des composants de la solution peuvent désormais être référencés dans l’intranet nommé “customer item book”. À la prise de commande, les opérateurs n’ont plus qu’à communiquer les éléments variables, comme les numéros attribués à chaque abonné. Ensuite, “un customer service basé, par exemple, en France, transmet en moins de 10 minutes les informations à une unité de fabrication à l’autre bout du monde”, se réjouit la responsable de la supply chain. Les dix sites de production auront bientôt tous accès à ce catalogue référençant les produits, mais aussi les procédés de fabrication. Le tout en anglais en dépit du fait que “les personnes qui travaillent dans les unités de fabrication sont rarement trilingues”, souligne, avec une pointe d’humour, Muriel Dumas Moscardini.
E-learning interne
C’est pourquoi, ajoute-t-elle, “chaque site de production local a la possibilité d’extraire des informations de la partie centralisée pour le traduire dans sa langue.” De son côté, Jean-Luc Duclercq illustre le gain de temps ainsi réalisé : “On réduit par exemple le temps des tests couleurs pour l’impression du logo.” Quant à la formation à l’outil, elle a été dispensée par les responsables des unités, qui ont passé cinq jours dans les locaux de la SSII. Les collaborateurs ont aussi accès à un outil d’e-learning développé en interne. Peu à peu, le catalogue s’enrichira des autres produits du groupe. L’usine mondialisée accélérera alors lensemble de ses rouages.
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