D’ici quelques semaines, les habitants de près de 4 400 logements sociaux de Poitiers et de Châtellerault vont pouvoir bénéficier d’un accès à Internet à prix réduit. Une initiative conduite par le conseil régional de
Poitou-Charentes, qui pour l’occasion a fait appel à la solidarité financière de l’Europe. Pour 15 euros par mois, les foyers concernés pourront souscrire un abonnement à Internet avec un accès de 1 Mbit/s et bénéficier d’une offre de
téléphonie illimitée sur IP pour la France et pour beaucoup de pays étrangers. A ce tarif, le forfait est inférieur au seul abonnement téléphonique France Télécom (près de 16 euros) et bien loin des prix du triple play
(environ 30 euros).Il sera également possible de souscrire un abonnement à Internet seul, à un prix encore inférieur ou à un accès de 2 Mbit/s moyennant un petit supplément. D’un point de vue technique, l’opération est rendue possible grâce à
l’installation de réseaux CPL (courant porteur en ligne) en bas des immeubles visés.Côté prestataire, le projet n’a pas véritablement retenu l’attention des FAI traditionnels, le choix du conseil régional s’est porté sur
Territoires sans fil, un organisme qui travaille partout en France avec les collectivités ayant décidé de traiter sérieusement la problématique de l’équité numérique.
Coup de pouce pour financer l’achat d’un ordinateur
‘ Cette opération devrait permettre d’amener à Internet une population qui n’y était pas encore connectée et, pour certains internautes, de quitter leur FAI et d’économiser le prix de leur abonnement téléphonique
classique ‘, explique Jean-François Macaire, vice-président du conseil régional, dirigé depuis 2005 par Ségolène Royal. Mais proposer des abonnements à Internet à tarifs préférentiels ne suffit pas toujours pour des ménages
aux revenus modestes et souvent dépourvus d’ordinateur.Sur ce point, la région a conclu un partenariat avec une entreprise d’insertion du réseau Emmaüs,
‘ Les ateliers du bocage ‘, avec une idée simple : proposer aux habitants des ordinateurs avec écran reconditionnés pour un prix oscillant entre 120 et
150 euros (incluant une garantie d’un an et une installation à domicile). Mais pour que l’arrivée de l’ordinateur dans le foyer n’entraîne pas de surcoût significatif, le collectif subventionnera l’achat des machines par l’octroi d’un
‘ chèque égalité Internet ‘, d’un montant de 100 euros.Pour surmonter les ‘ freins culturels ‘ et les réticences technophobes, des plans de formation gratuits vont être mis en place, notamment par le biais des associations de quartiers (MJC…), qui auront en
la matière un rôle de prescripteur auprès des populations, précise Jean-François Macaire. Enfin un portail dédié permettra aux nouveaux connectés de mieux s’y retrouver sur le réseau et de rester connectés à l’Internet… local. Une quinzaine
de volontaires, tous nouveaux venus à Internet, testent actuellement le dispositif.En cas de succès, l’opération pourrait être étendu à d’autres agglomérations de la région comme La Rochelle ou Angoulême. D’autres villes ont déjà lancé de telles expériences, notamment à
Angers où l’Internet social devait être proposé au mois d’avril dernier.
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