Un office HLM, la technique du courant porteur en ligne (CPL), un abonnement au haut-débit à bas prix… Voilà les ingrédients d’un accès à un ‘ Internet social ‘, auquel s’essaient plusieurs villes
depuis un peu plus d’un an en ciblant des quartiers de populations à faible revenu.
Angers est la dernière en date. Le réseau, mis en place par la filiale d’EDF Edev CPL est bientôt prêt. La commercialisation devrait
commencer au mois d’avril. Objectif : moins de 5 euros par mois pour un accès à l’Internet rapide et un numéro de téléphone fixe pour pourvoir être appelé.Avec le CPL, en effet, l’investissement est moindre. Pas besoin de tirer un câble jusqu’à chaque appartement, les données circulent par le réseau électrique déjà en place dans l’immeuble. Pas besoin non plus d’un abonnement
téléphonique, d’où des prix défiant toute concurrence. Pour avoir Internet, l’abonné n’a qu’à brancher un modem CPL à la prise de courant standard et le relier à l’ordinateur. L’office HLM Le Toit Angevin, à l’origine du projet, vise même
un accès gratuit.
Un accès à 1 Mbit/s et la téléphonie illimitée pour 10 euros
Avec le CPL, les débits promis dépassent rarement les 2 Mbit/s. Autant dire qu’il n’y aura pas de télévision par Internet, mais la téléphonie reste possible. C’est Dunkerque qui a été la pionnière avec le projet
Domitil lancé en décembre 2006. Le réseau a été déployé là aussi par Edev CPL, et le FAI Territoires Sans Fil (TSF),
spécialisé dans les offres à bas prix, propose trois forfaits depuis mars 2007 : 5 euros par mois pour 512 kbit/s, 8 euros pour 1 Mbit/s et 10 euros pour 1 Mbit/s et la téléphonie illimitée.Depuis novembre dernier, Territoires Sans Fil intervient sur un autre projet touchant 1 354 logements de la cité Nantes-Malakoff, avec en plus un forfait à 12 euros pour 2 Mbit/s. ‘ Le CPL
reste, pour l’habitat collectif, le plus simple et le plus économique ‘, estime Jérémie De Souza, responsable commercial du FAI. A Dunkerque comme à Nantes, TSF revendique une cinquante de clients et se positionne déjà
pour opérer à Poitiers.Depuis le 1er février, en effet, le prestataire BPL Global déploie dans la capitale de la région Poitou-Charentes un réseau du même genre et pour les mêmes ambitions, à l’initiative des offices HLM Habitat 86, Logiparc et
SIPEA Habitat. Deux mille logements sont concernés, des barres et des tours du quartier des Couronneries. ‘ Le but est de combler ce que l’on appelle les zones blanches, pour des gens qui ont du mal soit techniquement
soit économiquement à avoir accès à Internet ‘, explique Bernard Peterlongo, directeur technique d’Habitat 86.Ensuite, là aussi, un FAI (éventuellement plusieurs) sera choisi pour la commercialisation, prévue pour le deuxième trimestre 2008. A lui de faire des propositions, sachant que le réseau permet un accès à 1 Mbit/s et la voix sur
IP. Seule condition, ‘ s’il ne fait pas de tarifs à moins de 15 euros, nous lui interdiront d’utiliser notre réseau ‘, prévient Bernard Peterlongo. Seul bémol, ‘ on n’a pas
beaucoup de retours massifs d’expériences sur cette technologie ‘. Mais tout déployer en fibre optique, par exemple, placerait les abonnements à 30 euros.Deux autres villes de Poitou-Charentes vont s’y mettre. Edev CPL doit équiper le parc HLM des Cordeliers encore en construction à La Rochelle, ainsi que 1 200 logements de SEM Habitat à Châtellerault. Autant de
mises en ?”uvre qui correspondent à des recommandations faites en avril 2007 par
Michel Rocard à Ségolène Royal. L’ancienne candidate socialiste à l’élection présidentielle étant présidente de la
région Poitou-Charentes, l’idée semble avoir fait son chemin.
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