Il y a un mois, la SNCF lançait dans son iDTGV Paris-Perpigan la
iDbox, une borne Wi-Fi de téléchargement de contenus embarquée dans la voiture bar. Mais ce n’était qu’un brouillon de ce que
la SNCF envisage de faire dans ses TGV Est. A partir de vendredi 7 décembre, elle lance sur ce réseau trois rames équipées de bornes Wi-Fi (fixées au plafond) permettant aux voyageurs munis de leurs ordinateurs portables d’accéder, depuis
toutes les voitures, à un serveur embarqué dans le train.Celui-ci contient de quoi meubler le voyage : jeux, vidéos, actualités, informations pratiques sur la destination, géolocalisation de la rame en temps réel… Un véritable réseau local offrant un débit supérieur à 20 Mbit/s
que les passagers devront se partager.Mais les voyageurs pourront aussi accéder à Internet grâce à une connexion par satellite à 2 Mbit/s en voie descendante (512 Kbit/s en voie montante), dans chacune des rames équipées. Des antennes-relais installées sur le toit du
train assurent la liaison avec le satellite Atlantic Bird 2 d’Eutelsat.Concrètement, l’utilisateur accède à tous ces services par le biais d’un portail rassemblant toutes les rubriques. Pour les contenus, la SNCF a noué des partenariats avec l’AFP et France 24, notamment. Et elle négocie les droits
vidéo pour pouvoir à terme proposer des films. Pour l’heure, il y a surtout des vidéos d’actualités et des courts-métrages. Côté technique, elle a travaillé avec Orange et EutelSat. Mais il ne s’agit pour l’heure que d’une opération test de trois
mois. Les TGV équipés ne sont pas affectés à un horaire précis. voyager dans l’un d’entre eux relèvera du pur hasard durant quelque temps.Le projet est le plus important de la SNCF en terme de budget de recherche avec 20 millions d’euros. Mais ce n’est pas le seul dans ce domaine. En 2005, Thalys, société commune aux Chemins de fer français, belges et néerlandais, a
également mené une expérimentation d’accès à bord de certains trains sur la ligne Paris-Bruxelles-Amsterdam. Le service doit être
commercialisé au milieu de l’année prochaine.
Gratuit pendant les tests
La SNCF tirera un bilan en mars 2008 pour savoir si elle passe en phase commerciale et équipe les 52 rames du réseau Est. Si c’est le cas, la mise en oeuvre du dispositif s’étalera jusqu’au début 2009. La directrice
voyageurs pour la France et l’Europe, Mireille Faugère, reste cependant prudente : ‘ Nous avons besoin de tester techniquement mais aussi économiquement ce service, car nous n’avons pas encore trouvé de modèle
économique. ‘ L’accès au portail est en effet gratuit pour les voyageurs qui le testeront dans les trois prochains mois.Des pistes sont cependant envisagées, comme une tarification horaire de la connexion Internet, 5 ou 6 euros le film téléchargé, 3 euros pour l’accès au portail (valable pour tout le voyage), voire des formules d’abonnement.
Et comme la SNCF compte renouveler les jeux, la possibilité de les télécharger en payant sera donnée à l’utilisateur, si celui-ci craint de ne pas retrouver son casse-brique préféré au prochain voyage.‘ Mais pour que les gens acceptent de payer, il faut que ça marche ‘, insiste Mireille Faugère. L’enjeu : garantir une absence de coupure du service. La SNCF a travaillé sur la
résistance des équipements soumis à des vibrations, des chocs, des accélérations, à une vitesse de 320 km/h et prévoit un débit stable, même dans les tunnels, où des bornes-relais Wi-Fi installées sous la voûte doivent maintenir la connexion
internet. Le dispositif est aussi conçu pour supporter une cinquantaine de connexions par rame simultanément, en tablant sur le fait que tous ne seront pas sur le même service en même temps. Cela dit, la SNCF n’a pas prévu d’assistance à bord, mais
une hotline par téléphone mobile.
Chaque rame a deux points d’accès Wi-Fi fixés au plafond (ici en blanc, à droite des plafonniers).
Tous les services en connexion Wi-Fi, contenu multimédia et accès Internet, sont accessibles depuis un portail.
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