Huit millions d’adresses email chez I-Base, trois millions chez Netarget, plus d’un million pour Claritas et autant pour Consodata : l’email se collecte autant, sinon plus, que l’adresse postale. Pourtant dans les plans média des annonceurs traditionnels, l’emailing semble encore un domaine expérimental et les budgets restent serrés. Mais, au-delà de l’utilisation du courrier électronique en marketing, les professionnels de la mégabase nous assurent que le profil de l’internaute est celui d’un super-consommateur. La Rolls du prospect client.
Le surfeur de moins de 35 ans
“Les internautes sont des profils qui aiment la VPC, la publicité et le marketing. En général ils appartiennent à un public haut de gamme, relativement jeune”, observe Stéphane Barthélémy de la société Adress Web, un broker pour qui les emails ne représentent pourtant que 5 % du chiffre d’affaires. “À 57 %, les internautes ont entre 15 et 35 ans. Leur profil est complémentaire de ceux que nous avions déjà dans les bases offline”, confirme Stéphane Merger de Claritas.Traditionnellement, c’est en effet la ménagère qui renseigne les questionnaires annuels des collecteurs de données. Conséquence, les mégabases offline sont loin d’être représentatives de l’ensemble des consommateurs. La société I-Base en fait même un argument différenciateur : “Les grands acteurs du offline se sont concentrés sur la ménagère de moins de 50 ans. Nous avons donc choisi de nous spécialiser dans les 15-35 ans.” En insérant ses questionnaires dans les magazines qui fédèrent ce type de lectorat, la société évite ainsi volontairement les clients fichés par ses deux grands concurrents, et couvre un pan de marché encore peu exploré. “Avec internet ou recrute davantage d’hommes, avec un profil CSP + prononcé, et des acheteurs en ligne, ce qui est très demandé”, constate Jérôme Stioui, PDG de Directinet, qui récupère les données à partir de son site de loterie lotree.com. “Nous faisons un peu figure d’exception car nous sommes surpondérés sur les plus de 35 ans depuis que nous avons opéré la loterie des portails de Wanadoo et de Tiscali”, poursuit-il. Petite ombre au tableau, le profil de l’internaute qui évolue selon la dernière enquête d’IPSOS. 44 % des internautes gagneraient entre 1 000 et 2 000 euros par mois, et 25 % seraient en dessous des 1 000. Le profil de l’internaute ne serait donc pas aussi “riche” que les brokers le prétendent.
Acheteur averti
Parallèlement aux études de consommation classiques qu’il réalise, l’institut IPSOS étudie au sein des panels de testeurs les comportements spécifiques des internautes. “L’expérience prouve que les intentions d’achat sont généralement supérieures chez les internautes”, concède ainsi Bertrand Jolibert, qui orchestre ces programmes de “research on research “.Mais s’il consomme plus, il n’achète pas tout. Mieux au fait des offres du marché, l’internaute ne fonce pas tête baissée à la première promotion qu’on agite sous son nez. “Il achète beaucoup et immédiatement si le produit lui convient, poursuit Bertrand Jolibert, mais il est souvent beaucoup plus difficile, voire critique, quand l’offre ne correspond pas à son besoin.”Un cas d’école pour les marketers. Le niveau de connaissance du client étant de plus en plus profond, ces professionnels vont devoir nous montrer que l’adaptation de loffre, le fameux one-to-one, est également devenue une réalité maîtrisée dans les entreprises.
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