Le 9 juin dernier, le Parlement européen votait un texte stipulant l’interdiction de commercialiser des voitures thermiques en Europe dès 2035. Pour être définitivement adopté, ce texte doit encore être validé par les 27 états membres avant la fin juin. Or, cette étape qui semblait presque être une formalité pourrait bien mettre le projet en péril. En effet, une nouvelle opposition à la directive a émergé. Elle est incarnée, notamment, par le ministre des Finances allemand, Christian Lindner, qui a laissé entendre que son pays n’était pas prêt à voter en faveur de l’adoption de cette mesure.
Véritable révolution pour l’industrie automobile, le texte sur la régulation des émissions de CO2 des automobiles voté au Parlement européen laissait un peu moins de 13 ans aux constructeurs pour basculer leur production vers des véhicules 100 % électriques. Or, au cours des débats à Strasbourg, plusieurs voix se sont élevées, soit pour avertir contre une échéance jugée trop courte, soit contre le jusqu’au-boutisme du texte qui ne laissait pas de délai supplémentaire pour les voitures hybrides rechargeables. La position du ministre Lindner s’explique bien sûr par le poids de l’industrie automobile dans l’économie allemande. Il n’est d’ailleurs pas anodin que cette prise de position ait eu lieu lors d’un échange avec le BDI, un groupement qui représente plus de 100 000 entreprises outre-Rhin.
Les États vont ils aller contre le vote du Parlement ?
En France, le gouvernement ne s’est pas encore prononcé sur la mesure européenne, mais du côté du secteur auto, les préoccupations sont identiques. En effet, la Plateforme Automobile et mobilités (PFA) évoquait, par l’intermédiaire de son directeur général Marc Montreux, le risque de devoir composer avec 100 000 suppressions d’emplois.
Simple sortie médiatique pour rassurer le secteur automobile allemand ou véritable mise en cause d’un projet écologique ambitieux ? Il faudra sans doute attendre le 28 juin et le Conseil européen de l’environnement pour que les 27 chefs des états membres prennent position. Il convient de noter néanmoins que le texte a déjà été amendé une première fois. En effet, la filière du luxe a réussi à imposer de justesse l’amendement dit « Ferrari » qui exempte d’interdiction de vente de thermiques neuves les voitures pour particuliers produites en petite quantité (de 1000 à 10 000 immatriculations par an).
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Source : Politico