Les utilisateurs et les fournisseurs finiront-ils par se comprendre un jour ? Rien n’est moins sûr, hélas, car leurs approches de l’informatique semblent totalement opposées. Les entreprises utilisatrices ont peut-être un avenir ?” c’est tout le mal qu’on leur souhaite ?”, mais elles ont d’abord une histoire qui leur a fait empiler des couches technologiques les unes après les autres avec plus ou moins de bonheur. Nul n’est parfait. Sans compter, bien sûr, les rachats et les fusions. Leur vision, forcément pragmatique, a toujours été l’intégration du ” legacy ” (l’héritage, le patrimoine), comme disent les Américains. Les fournisseurs, eux, rasent gratis, comme d’habitude, et débarquent chaque jour en terra incognita avec de nouvelles solutions conçues exclusivement pour tout remplacer. Leur stratégie, c’est l’obsolescence. On casse tout et on recommence.C’est assez brutal, mais cela a fonctionné en apparence. En témoigne la progression, année après année, des investissements des entreprises et du chiffre d’affaires des fournisseurs. Crise oblige, il faut bien que tout le monde comprenne que cette époque est révolue. Car c’est cette divergence d’objectif qui a fait naître toutes les incompréhensions autour de la micro-informatique, puis des réseaux, du client-serveur et, enfin, d’internet. Aujourd’hui, on s’interroge surtout sur l’utilité de tous ces investissements et sur la meilleure façon de les employer. A l’heure de l’obligatoire fusion d’internet et du client-serveur, il y a peut-être une chance à saisir. A condition que chacun y mette du sien : que les fournisseurs comprennent mieux la réalité de leurs clients et que les entreprises évitent de demander l’impossible. L’époque actuelle est favorable, car l’évolution vers les services web peut s’inspirer du meilleur du client-serveur. Va-t-on enfin avoir ce système d’information performant et fonctionnel après lequel on court depuis des années ?
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