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L’intégration B to B invite les opérationnels

Les acteurs de l’EAI se dotent de moteurs de workflow pour gérer les processus complexes des échanges entre entreprises.

L’ère de l’EDI touche à sa fin. Et, avec elle, le fonctionnement en mode point à point. L’entreprise A n’échange plus des données avec l’entreprise B : elle intègre un processus métier en apportant le pot à B, qui y met la fleur ; C y ajoute la terre, D s’occupe de la logistique, et F assure le service après-vente. Longs et complexes, ces processus nécessitent la présence d’un workflow capable de piloter à la fois des applications et des hommes, des procédures, des protocoles de transport compris de tous et des infrastructures de sécurité. Le tout sur fond d’intégration entre applications, partie assurée par les connecteurs et les courtiers de messages. Rebaptisé BPM (Business Process Management) par les acteurs de l’EAI, le moteur de workflow devient un composant applicatif chargé de gouverner le courtier de messages.

Côté transport, Soap fait l’unanimité

En séparant la couche d’intégration technique de la couche fonctionnelle, les éditeurs rendent la main aux opérationnels, qui modélisent les scénarios d’échanges à l’aide d’interfaces graphiques. Formalisé en schémas aux branchements et traitements conditionnels multiples, le processus est ensuite automatiquement traduit dans un langage procédural, exécuté par le moteur de workflow.En attendant la normalisation de la modélisation de processus avec BPML (Business Process Modeling Language), les moteurs de workflow sont incapables d’échanger leurs scénarios. Pour Emmanuel de la Gardette, consultant chez iPlanet, “ce n’est pas vraiment un handicap dans le cadre des places de marché, qui centralisent et pilotent le processus. Mais quand aucune partie n’est maître, une entreprise doit forcément imposer son système aux autres. Ce qui ne manque pas de soulever des problèmes politiques sinon techniques “. Fournis souvent en option par les plates-formes d’intégration B to B sous forme de modules, des outils de travail collaboratif permettent toutefois à plusieurs entreprises de définir conjointement leurs processus. Côté transport, les dés sont jetés : c’est le protocole Soap au-dessus de HTTP qui traversera les pare-feu pour invoquer les méthodes des applications des partenaires et transporter des messages formatés par les schémas de normes d’échanges métier.Enfin, reste la sécurité. C’est, selon Damien Joguet, consultant pour la SSII Octo, “la seule problématique vraiment spécifique à l’intégration B to B, la gestion de processus métier et le transport étant également des problématiques internes “. De manière générale, toutes les offres supportent le protocole SSL, certains éditeurs disposant de leur propre serveur d’annuaires pour gérer les profils d’utilisateurs et d’infrastructures à clés publiques pour protéger les flux et assurer l’authentification des utilisateurs, etc. Là encore, le problème le plus épineux n’est pas tant de trouver la bonne solution technologique que de savoir qui va jouer le rôle de maître dans ces infrastructures de sécurité.

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Marie Varandat