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L’inspecteur des Finances, le polytechnicien et l’autodidacte

Avec sa double casquette d’inspecteur des Finances et de polytechnicien, Jean-Marie Messier cultive l’ambiguïté.

Et si le vaudeville autour de l’UMTS était surtout caractéristique de la gestion très franco-française des grands dossiers industriels ?Témoin ce dernier rebondissement avec la menace brandie par SFR de ne pas payer le premier acompte de la “rançon” due à Bercy au titre de sa licence UMTS. Faut-il y voir le mauvais réflexe d’un inspecteur des Finances sous pression, ou une tactique visant à baliser le terrain d’un futur contentieux avec l’État ? Autre inspecteur des Finances, à la tête d’une entreprise publique il est vrai, le président de France Télécom n’a pas barguigné pour verser son écot. Le tout sous le regard du ministre de l’Économie, encore un énarque, passé, lui, par le Conseil d’État. Drôle d’univers tout de même où l’État, par le biais de l’attribution d’une licence UMTS à France Télécom, se rachète à lui-même la fréquence ! Décidément bien compliqué, cet engrenage fait grincer des dents de l’autre côté de la barrière. Peut-être est-ce fortuit, mais ce sont deux polytechniciens et un autodidacte qui, dans cette histoire, donnent le plus de fil à retordre au gouvernement.Le premier, c’est bien sûr le président de l’ART qui, médusé, crie casse-cou au gouvernement depuis des mois. Le deuxième, en réalité le premier à avoir désamorcé cette bombe à retardement, c’est le patron de Suez. Discret mais déterminé, il a vraisemblablement pris ici la plus importante décision de sa carrière. Mais le plus savoureux reste que cette décision aurait été inspirée par l’autodidacte de Saint-Quentin-en-Yvelines. Avec son air débonnaire, qui mieux que Martin Bouygues symbolise ce front du refus des arabesques mal maîtrisées de lénarchie française ?

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Henri Bessières