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L’Inria démultiplie ses modes de rémunération

L’Institut de recherche en informatique mise sur les profils des technologies de l’information pour se renforcer. Les quelque deux cents recrues juniors et seniors attendues cette année proviendront de tous horizons.

Signé l’an passé par le gouvernement, le “contrat quadriennal” de l’Inria (Institut national de recherche en informatique et en automatique) va bon train. Alors que ses embauches s’étaient taries ces dix dernières années, l’institut de Rocquencourt connaîtra, d’ici à trois ans, une augmentation de presque la moitié de son effectif. Celui-ci passera ainsi de sept cent cinquante-cinq personnes à mille cent quatre-vingts.“Nos objectifs de croissance et de recrutemet sont ambitieux. Il s’agit d’un défi à la fois scientifique, humain et organisationnel pour renforcer les forces vives de la recherche et du développement en France. Pour ce faire, plus de 60millions de francs supplémentaires ont été alloués cette année à notre institut”, explique Blaise Aubry, directeur de ressources humaines de l’établissement public. Sans oublier l’embauche en continu d’ingénieurs et d’experts qui travailleront sous contrats conclus avec les partenaires industriels.

De nouvelles passerelles de la recherche vers le secteur privé

“Pour le recrutement sur concours, nous avons reçu environ trois cents candidatures de chercheurs, dont un bon nombre émanant de l’étranger – des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et d’Inde, notamment. Du côté des profils des ingénieurs, techniciens et administratifs, un millier de CV ont été reçus, à un moment où le marché de l’emploi est à la reprise”, ajoute Blaise Aubry.Quant à la grille de salaires établie par la fonction publique, elle devrait continuer d’évoluer. Dans ce domaine, c’est la première fois cette année que l’Inria dévoile les nouvelles passerelles de la recherche vers le secteur privé. “Aujourd’hui, les chercheurs peuvent bénéficier d’une panoplie de rémunérations supplémentaires – le
consulting, par exemple, peut représenter jusqu’à 20% de leur temps de travail.” S’y ajoutent les primes d’intéressement liées, par exemple, aux dépôts d’un brevet ou d’un développement d’un logiciel. Aussi est-il prévu – toujours cette année – de mettre en place une nouvelle indemnité d’intérêt collectif pour ceux qui sont amenés à exercer une fonction d’encadrement.Toutes ces évolutions font suite à la loi Allègre, votée en 1999, concernant le programme Innovation et Recherche, ouvrant les métiers de la R&38;D aux secteurs du conseil, de la participation à la création d’entreprise, voire à la possibilité de siéger au comité exécutif de celle-ci. Quant au mode de sélection, l’institut a mis les bouchées doubles. “Il nous fallait absolument nous faire connaître. Nous avons utilisé la méthode de recrutement par internet, bien que ses résultats ne soient pas encore très probants. C’est pourquoi les campagnes d’affichage dans les laboratoires français, les écoles, la presse généraliste et spécialisée, et le système de la cooptation ont été également utilisés”, précise Blaise Aubry. Par le biais du site web et les relais des ambassades aux Etats-Unis, l’Inria a voulu prouver qu’un vrai changement se produit dans la recherche en France.

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Clarisse Burger