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Lingueo, un réseau social pour l’apprentissage des langues

Ouvert à la fin du mois de novembre, le site met en relation des tuteurs et des élèves, qui apprennent ainsi une langue par le biais de conversations payantes par webcam.

Est-ce que cela vous dit de parler astrologie en russe avec une certaine Olga, russophone habitant en Suisse ? Si oui,
Lingueo.com est fait pour vous. Depuis la fin du mois de novembre, après une phase de bêta-test, ce site s’est installé sur le créneau de l’apprentissage des langues en ligne, en y mêlant les fonctions
des réseaux sociaux.Lingueo met en relation des internautes, les uns en tant que tuteurs, les autres en tant qu’apprenants, pour qu’ils discutent entre eux dans la langue de leur choix. La conversation se déroule par webcam avec casque et micro et ne
nécessite le téléchargement d’aucun logiciel spécifique, hormis un plug-in Flash. Le site comprend sa propre interface.L’internaute s’inscrit, gratuitement, crée sa page et commence par indiquer s’il veut apprendre ou être tuteur. Il alimente également un profil personnel où il se présente plus en détail, indique ses centres d’intérêt et peut recevoir
des messages.S’il s’est inscrit comme élève, il cherche un tuteur en fonction de la langue qu’il veut apprendre. Ou il parcourt la liste des tuteurs inscrits, chacun ayant indiqué quelle langue il parle, et peut consulter leur page. Un agenda
interactif apparaît, avec les créneaux horaires disponibles. L’apprenant n’a qu’à cliquer pour en sélectionner un. Le tuteur est averti, et le rendez-vous est calé.Dès lors, le service devient payant. La séance avec le tuteur est facturée à la minute, sur une base minimale de 10 euros de l’heure. Les ‘ cours ‘ n’en sont pas vraiment : il s’agit plutôt de
conversations sur les centres d’intérêt des deux interlocuteurs. D’où l’utilité de les mentionner au moment de l’inscription, histoire d’avoir des choses à se dire.

22 langues dont le catalan

Lingueo se distingue ainsi d’un enseignement académique et vise l’apprentissage des usages linguistiques de tous les jours, tels qu’on pourrait les acquérir sur place, mais sans y être.‘ Il n’y a pas de pédagogie unique, explique Guillaume le Dieu de Ville, l’un des trois fondateurs de Lingueo. Les gens se mettent en relation par affinités, en fonction d’objectifs
particuliers : un étudiant qui doit bientôt passer un partiel dans la langue, un professionnel qui part en déplacement à l’étranger… ‘
En théorie, tout le monde peut endosser le rôle de tuteur, mais Lingueo fixe un minimum de garde-fous. ‘ Dans un premier temps, nous prenons des gens qui ont l’habitude d’enseigner, le temps que le service trouve
un fonctionnement vertueux, et nous avons un entretien avec les aspirants tuteurs, même si c’est un peu contraire avec l’état d’esprit originel ‘,
poursuit Guillaume le Dieu de Ville.De son côté, l’apprenant peut lui aussi se faire une idée avant de se lancer, et donc de payer. Chaque tuteur est tenu de poster sur sa page une ou plusieurs vidéos de démonstration gratuites, sur ses capacités et sur sa
méthode.Lingueo recense actuellement 325 tuteurs pour 150 étudiants et 22 langues enseignées. ‘ Nous voulons proposer jusqu’à la langue des signes, qui est déjà listée, mais pour laquelle nous n’avons pas
encore de tuteur. En revanche, nous proposons déjà des langues régionales, comme le catalan. ‘

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Arnaud Devillard