Rebond. Ce mot est revenu souvent dans la bouche de Nicolas Beytout. Face aux cinq cent adhérents de Syntec Informatique, réunis pour leur assemblée générale, le directeur de la rédaction des Echos a réussi une brillante démonstration d’optimisme économique. “Rebond de la croissance au premier trimestre 2002 aux Etats-Unis”. “Rebond grâce aux investissements effectués dans les technologies de l’information et les systèmes d’information outre- Atlantique”. “Rebond puisque des gains de productivité sont enregistrés sans inflation.” Mais un grain de sable s’est glissé : “Le moteur de l’investissement n’est pas reparti” car de nombreux équipements n’ont pas encore été absorbés par les entreprises. Et c’est bien là le problème qui incite François Dufaux, président de Syntec Informatique, à moins d’optimisme.“Nous avions misé sur une reprise au deuxième semestre 2002. Elle n’est pas en train de se produire.” Pourtant, les besoins sont là notamment en termes de nouveaux produits et de réduction des coûts. “C’est ce qui dope actuellement les activités de conseil en technologies et d’infogérance”.
De nombreux manques dans les investissements informatiques
Mais globalement, c’est la dépense informatique des clients qui se tasse. Elle serait de 10,2 % du PIB aux Etats-Unis, contre 7,6 % en France. Ceci explique les nombreux déficits technologiques que le président du Syntec cite en exemple : dans la mise en ?”uvre de systèmes frontaux de gestion client multi-canal, dans la création de portails d’entreprises, dans l’élaboration de systèmes intégrés remplaçant les architectures actuelles juxtaposées, dans les systèmes de gestion du personnel ou dans l’administration en ligne.Mais cette morosité ne gagne pas les clients, et surtout pas les grandes entreprises, qui entendent bien profiter de la période. Daniel Bouton, président de la Société Générale est clair : “En 2001, vous avez augmenté de 7% le coût du jour/homme. La bulle étant terminée, nous allons désormais vous proposer des contrats à forfaits en réduction de 10 %”. Une décision qu’a déjà prise Renault, où l’on reconnaît avoir réduit de 10 %, le montant des dépenses informatiques tout en gagnant en productivité. Oui, les entreprises sont bien en train de digérer les surinvestissements du passé. Oui, le rebond viendra, mais dans combien de temps ?
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