Alors que les élections présidentielles et législatives se profilent à l’horizon, voilà que resurgit un vieux serpent de mer technologico-constitutionnel : le vote électronique. Ses partisans persistent à croire qu’il aidera à
lutter utilement contre l’abstention. Et que l’apparente simplicité du procédé ?” un clic, un vote ?” aura pour effet de lever les contraintes qui tiendraient jusqu’ici les électeurs à l’écart des isoloirs.Pourtant, il est frappant de constater que les tentatives de ces dernières années ont toutes tourné au fiasco. En Estonie, qui a pourtant fait de l’accès à Internet un droit constitutionnel, les élections municipales d’octobre 2005
n’ont suscité que 1 % des votes par ce biais. Idem en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, où les sommes dépensées à cette occasion ont rendu prohibitif le coût des quelques milliers d’électeurs ayant adopté cette méthode. En Espagne, lors du
référendum sur le traité européen en février 2005, le taux de e-vote représentait 0,54 %.En France, à la mi-juin, les élections à la Commission de la carte des journalistes (CCIJP), instance principale de la profession, un tour supplémentaire a dû être organisé, faute d’avoir réuni le quorum lors du premier scrutin d’un
vote essentiellement électronique. Et, au final, la participation s’est avérée encore plus faible lors du second round. Des exemples qui témoignent de la limite de la technologie. Le pouvoir de l’informatique s’arrête où commence la volonté
personnelle de ses utilisateurs. A tout prendre, c’est peut-être mieux comme cela.* Grand reporter à 01 Informatique
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