Après l’effondrement des valeurs Internet, c’était bon, on avait compris : la Bourse était une affaire pour gens sérieux qui investissent dans des actions sérieuses. Puisque les fournisseurs de contenu étaient ravalés au rang d’amateurs, l’avenir devait donc appartenir aux fabricants de matériels. Ou plutot aurait dû. La perte de 5 % que le Nasdaq a subie vendredi dernier, l’une des plus importantes de son histoire, est cette fois entièrement imputable à des secteurs aussi solides que les réseaux ou les PC.Nortel annonce des licenciements massifs et des pertes. Lucent, selon le New York Times, aurait du mal à emprunter auprès des banques et la plupart des fabricants de produits optiques se trouvent entraînés dans sa chute. HP et Dell ont encore revu à la baisse leurs previsions de croissance, entraînant la baisse de valeurs, comme Sun qui a perdu 15 % en une seule journée. Les secteurs de l’informatique ont ainsi dilapidé en une seule journée une bonne partie de leur pouvoir d’attraction. Difficile toutefois de dire si les ex-chouchous de la Bourse sont définitivement ramenés au rang de souffre-douleur.L’informatique reste extrêmement dépendante des moindres soubresauts de son marché de prédilection, les Etats-Unis. Or vendredi, a été dévoilée une ribambelle d’indicateurs tous plus désespérants les uns que les autres. Prix à la hausse en janvier, production et confiance des particuliers à la baisse, la tendance outre-Atlantique n’est pas à l’optimisme. Résultat, un rien déprime Wall Street. Sans que personne ne soit capable d’expliquer le rapport, l’annonce des bombardements anglo-americains au-dessus de l’Irak a aussi accentué la tendance à la baisse. Il faudra toutefois attendre mardi pour savoir si leffondrement de vendredi annonce une tendance, ce lundi étant férié aux Etats-Unis.
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