Après l’informatique d’entreprise, la micro-informatique et la montée d’internet, la prochaine vague de l’informatique sera grand public, largement automatisée, aussi omniprésente que le téléphone, et elle s’appuiera autant sur de nouveaux types de terminaux que sur des infrastructures lourdes et des services en ligne sophistiqués. Les terminaux portables du monde post-PC emprunteront autant au micro-ordinateur qu’au téléphone. Ils incorporeront des batteries plus durables, des processeurs économes en énergie et des logiciels de nouvelle génération. De nombreux prototypes existent. Déjà, il y a plus d’un an, le projet Henzai a abouti au développement d’une nouvelle technologie d’affichage vectoriel, permettant de visualiser des fenêtres de texte et de vidéo simultanément en transparence pour maximiser l’utilisation des petits écrans des assistants personnels. Une technologie plus puissante et une ergonomie plus avancée que Windows 2000 ! Les infrastructures seront constituées de véritables “usines informatiques”. IBM investit actuellement 4 milliards de dollars dans la construction de cinquante centres informatiques en complément des cent soixante-quinze déjà existants. Et, parallèlement, il injecte près de 30 millions d’euros dans une campagne de promotion de l’informatique en tant que nouveau service public, à côté de l’électricité, du téléphone, de l’eau et du chauffage urbain. HP, lui, estime que l’une des formes dominantes de l’informatique dans le futur sera une “informatique planétaire”, combinant l’informatique d’entreprise et l’informatique service public.L’informatique comme service public ne pourra pas devenir une réalité pour les entreprises avant trois ou quatre ans. Et ce pour des raisons de sécurité, de confidentialité des données et de bande passante. En revanche, elle s’adapte parfaitement à des services destinés au grand public. Ceux-ci existent déjà, et ils se diffusent progressivement. On associe immédiatement Hotmail, Critical Path ou Xandmail à la messagerie électronique en tant que service public. Demain, ce sera les agendas en ligne, les albums photo en ligne, etc. Assis à la terrasse d’un café avec des amis, vous choisirez votre cinéma en visionnant la bande d’annonce d’un film. Au volant de votre voiture de location, vous serez en permanence connecté à des services géolocalisés. Rationaliser l’informatique des entreprises et l’adapter à leur métier. C’est la tâche que s’est assignée la fin du XXe siècle. Mais mettre les capacités de l’informatique à la portée de monsieur Tout-le-Monde, c’est la nouvelle aventure informatique du XXIe siècle.Les technologies sont là. Et, comme d’habitude, ce sont les stratégies des entreprises et des Etats qui détermineront le rythme d’émergence de cette nouvelle phase. Les grands acteurs comme Microsoft, AOL, IBM, HP ou Sony devront s’entendre avec les grands opérateurs de télécoms pour mettre en place des infrastructures matérielles et des superstructures de régulation et de services, dont l’ampleur et la sophistication seront comparables à ce dont dispose aujourd’hui le transport aérien ou les télécommunications. Et si cette informatique de masse vous paraît lointaine, songez à l’évolution dinternet en moins de dix ans !
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