Réduction des coûts d’administration, gestion simplifiée de l’infrastructure, messagerie unifiée… Pour promouvoir la convergence dans les réseaux d’entreprise, les arguments ne manquent pas. Cette tendance se…
Réduction des coûts d’administration, gestion simplifiée de l’infrastructure, messagerie unifiée… Pour promouvoir la convergence dans les réseaux d’entreprise, les arguments ne manquent pas. Cette tendance se traduit par l’apparition des PABX (Private Automatic Branch Exchange) de convergence ou de nouvelle génération, un nom générique désignant des autocommutateurs privés dédiés à l’unification des réseaux voix et des réseaux de données.Si l’on se fie aux analystes, le marché est promis à un bel avenir. Allied Business Intelligence(1) estime qu’il devrait dépasser les 16 milliards de dollars (17,7 milliards d’euros) au niveau mondial à l’horizon 2006. Pour atteindre cet objectif, le cabinet d’études table sur une croissance moyenne annuelle constante de 137 %, entre 1999 et 2006.
Un marché euphorique
Seulement, quelques acteurs du marché ne partagent pas nécessairement cet optimisme. “Certains analystes estiment que 20 % environ des équipements de communication de type autocommutateur privé vendus en 2004 seront des IP PBX [PABX équipés de carte de voix sur IP, ndlr], des PC PBX [autocommutateurs reposant sur un PC] ou d’autres produits de convergence comme les LAN PBX [serveurs de convergence totalement IP]”. Ces estimations ont engendré une certaine euphorie. De nombreux acteurs sont apparus et les équipementiers traditionnels, comme Alcatel, Ericsson, Matra ou Nortel, ne pouvaient être absents de ce secteur.Résultat : “L’offre est pléthorique, hétérogène, et les entreprises se perdent dans les nombreuses dénominations entourant les équipements”, déplore Philippe Oros, cofondateur de Quescom. “De plus, si ces estimations sont correctes, il faut bien savoir que la part de marché des PABX de convergence ne dépassera pas les 10 % en 2004. En effet, le marché des autocommutateurs reste un marché de remplacement. Comme il faut sept à dix ans pour amortir son équipement, par simple effet mécanique, chaque année, seulement 10 à 15 % du parc est renouvelé. La migration s’annonce donc longue, plus longue que ce que veulent bien nous faire croire les analystes”, poursuit Philippe Oros.Pourtant, 17 % des grandes entreprises américaines auraient déjà commencé à mettre en ?”uvre ou à déployer des autocommutateurs de convergence, estime Infotech(2).
L’Amérique à portée
Cette année, la proportion devrait s’élever à 55 % et à plus de 90 % en 2004. Une avance qui ne serait pas insurmontable, selon Allied Business Intelligence, qui estime que le marché européen dépassera le marché nord-américain dès 2002. Toutefois, Philippe Oros reste prudent. “Il ne faut pas oublier que tous les équipementiers traditionnels disposent d’une offre de convergence. Ils défendront chèrement leur position, avec de grandes chances de réussite. Les nouveaux entrants ont tout intérêt à cibler des marchés de niche. Rappelons l’exemple de Cisco, qui promet une convergence très rapide, déclarant que les réseaux IP vont supplanter les réseaux téléphoniques dans les entreprises. Même si nous en sommes encore loin, ce phénomène est inévitable.”(1) Étude ” IP PBX, Hosted Solution and IP Telephone Sets : the State Of Convergence in the Enterprises”.
(2) Étude ” IP LAN Telephony : Market Demand and Implementation Strategies”.