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L’inéluctable évolution de l’EDI vers XML

En simplifiant les échanges électroniques, XML favorise l’intégration des petites entreprises dans les circuits EDI des grands comptes.

XML ne va pas tuer l’EDI. En tout cas pas tout de suite. Selon une étude de Forrester Research, l’EDI a encore une dizaine d’années à vivre avant de péricliter, c’est à dire être remplacé par des projets XML. En attendant, il y aura cohabitation. ” Les systèmes EDI fonctionnent bien, je ne vois pas de raison de les remplacer, souligne Jean-Pierre Delvaux, directeur des systèmes d’information d’Usinor, même si nous nous préparons au changement en participant à la normalisation des messages EDI en XML au sein de l’Oasis et en développant une place de marché avec nos partenaires. “

Si la coexistence de l’EDI et de XML s’annonce longue, elle ne pose pas de difficulté majeure ni de problème fondamentalement nouveau. “ Passer d’un langage normalisé à un autre est une opération relativement simple “, estime Cyril Frémont, directeur Net Markets France d’Ariba.

Les traducteurs EDI/XML existent et les intéressés se sont déjà organisés pour les fournir sous forme de services, à l’instar d’Ariba qui s’est associé à Sterling Commerce pour proposer un traducteur XML/EDI. CommerceOne en fait autant avec GE Global Exchange Services.

France Télécom en offre également un depuis près de deux ans… ” Les véritables freins sont les mêmes que ceux que l’on rencontrait déjà dans l’EDI : la constitution du catalogue et l’état des systèmes informatiques des petites entreprises qui ne permet pas de communiquer de système à système “, ajoute Cyril Frémont. Concrètement, les exclus de l’EDI resteront les exclus du XML, avec toutefois un petit bémol.

La création du catalogue, un frein pour les PME

Contrairement à l’EDI, XML favo-rise une démarche progressive : les entreprises peuvent adhérer à un système d’échange avec un simple formulaire XML traduit en message EDI. Elles tirent ainsi avantage de la normalisation des messages XML, sans pour autant intégrer celle des processus (ebXML notamment), puisque dans leur cas, la communication de système à système semble irréalisable pour l’instant. Reste l’incontournable étape de création du catalogue en ligne qui soulève des problèmes techniques et politiques.

Plus étendu que le langage Edifact utilisé en Europe, XML favorise la création de catalogues de services plus riches. Passer d’un catalogue EDI à un catalogue XML représente donc pratiquement autant de travail que de le constituer de toutes pièces. De plus, les petites entreprise n’ont ni les moyens financiers ni les compétences pour les bâtir.

De grands donneurs d’ordre tels que Philips, BMW ou Dupont de Nemours financent donc des intermédiaires pour les aider à le concevoir. Enfin, faute de norme fédératrice, et même si UDDI semble bien parti, ces mêmes PME doivent avoir plusieurs versions de leur catalogue. Cela ne simplifie pas leur adhésion à ce qui devait pourtant être leur première chance d’intégrer les échanges électroniques B to B.

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Marie Varandat