“L’utilité des outils de gestion de configuration dans la mise en ?”uvre de sites web vient du fait que, pour ces types de réalisations, il faut être très réactif sur les évolutions des projets”, explique Jean Decramer, directeur du département de génie logiciel chez Comtech Informatique. La mise en ?”uvre d’un site peut durer deux ou trois mois, comme elle peut nécessiter deux ans de travail. “La réalisation des versions des sites est souvent très courte, précise Thomas Constant, chef de projet à Dexia Banque International, à Luxembourg. Par exemple, nous élaborons une version de notre site bancaire chaque semaine. Celui-ci intègre une partie transactionnelle et une partie marketing, et il existe pour deux pays : le Luxembourg et la France.”Parmi les fournisseurs d’outils de gestion de configuration pour le développement de sites web, figurent Rational Software, Computer Associates, Telelogic, Serena Software et Merant. Ils assurent à la fois la gestion du code et celle du contenu. D’autres, comme Instranet ou Interwoven, ne s’attaquent qu’à la gestion de contenu.
La difficile reprise de l’existant
De même que pour les applications classiques, fondre l’outil de gestion de configuration dans l’environnement de développement de site web aide le développeur à utiliser l’outil sans contrainte afin d’en tirer un meilleur parti. Il y accède sans changer de contexte, extrait des fichiers du référentiel, effectue ses modifications, intègre ses renseignements dans la base et réinjecte ses fichiers dans le référentiel.“L’absence de cette intégration des outils décourage le développeur, commente Jean Decramer. Ce qui peut entraîner la livraison de versions instables, mal renseignées ou non identifiées.”Mais l’efficacité du travail dépend du niveau d’intégration des outils de gestion de configuration aux autres produits utilisés pour le développement. “Les logiciels de gestion de configuration sont inégalement intégrés aux environnements de développement de sites web, poursuit Jean Decramer. Par exemple, Clearcase, de Rational Software ?” le plus répandu sur le marché français ?”, est très intégré aux environnements de développement de sites web d’IBM, de Microsoft, d’Oracle et de Borland. Par contre, Synergy, de Telelogic, et PVCS, de Merant, le sont moins. Le logiciel libre de gestion de configuration CVS, quant à lui, tire parti de sa nature de freeware : son utilisateur trouve sur internet des prédéveloppements qui peuvent l’aider à l’intégrer dans son outil de développement de site.”Pour gérer les évolutions de versions et les maintenances du site, une étape importante pose des difficultés : celle de l’introduction de l’existant du site web dans le référentiel de l’outil, dans le cas où ce dernier n’a pas été mis en ?”uvre au départ. “Tout un travail préparatoire est nécessaire afin de formaliser le projet existant et la manière dont les développeurs vont travailler dans l’outil de gestion de configuration, explique Claude Moreau, chargé d’études chez Auchan France. Il nous a fallu cinq mois pour introduire notre site intranet dans le référentiel de Synergy, de Telelogic. Nous avons dû être assistés par un consultant de l’éditeur.”Les responsables de Dexia Banque Internationale, à Luxembourg, ont également rencontré cette difficulté. “L’introduction de notre site existant dans Synergy et l’installation de workflows de mise en production nous a demandé six mois, poursuit Thomas Constant. La difficulté vient de ce qu’il faut effectuer une découpe du site et regrouper les sources par entités logiques pour permettre des évolutions simples des versions. Il est impératif qu’un consultant de l’éditeur vienne se former sur la manière de travailler des développeurs en interne. Connaissant les fonctions du produit, il est le mieux placé pour y apporter des adaptations.”Mais un outil de gestion de configuration n’est pas utile pour tous les projets de développement de sites internet. “En général, ce sont de petits projets, explique Frédéric Richet, consultant senior chez Itras, une société d’ingénierie et de conseil. Ce type d’outils ne se justifie qu’à partir de 500 jours/ homme, avec plus de six développeurs en parallèle.”
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