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L’impression laser couleur progresse

Encore faible, mais en nette croissance. Le taux de pénétration des machines couleur en entreprise (imprimantes et copieurs) n’a pas été, en 2001, à la hauteur…

Encore faible, mais en nette croissance. Le taux de pénétration des machines couleur en entreprise (imprimantes et copieurs) n’a pas été, en 2001, à la hauteur des prévisions affichées par les constructeurs. Selon Dataquest, l’impression laser couleur a toutefois progressé de manière soutenue, et plus vite que l’impression jet d’encre en entreprise. Les avancées techniques ont, en effet, permis de lever deux des principaux freins encore présents il y a un an : la rapidité des machines s’est accrue, et leur prix est désormais abordable. Ces améliorations commencent à séduire les métiers liés à la vente, à la communication ou aux arts graphiques.

Un gage d’économie pour les documents sur mesure

Pour convaincre, les constructeurs insistent sur deux points. D’une part, le surcoût induit par l’utilisation de la couleur peut être limité si cet usage est maîtrisé ?” d’où leurs récentes offres de services, structurées autour de cette rationalisation des impressions. D’autre part, la couleur, en facilitant la personnalisation des documents, devient souvent synonyme d’économie. Cette personnalisation s’avère, en effet, précieuse pour tous les métiers côtoyant le client. Elle suppose d’adapter brochures, documentations, présentations, factures ou autres documents publicitaires au profil du destinataire final. Un luxe que ne peut offrir l’impression off set, généralement sous-traitée.Aujourd’hui, les performances des copieurs/imprimantes étant au rendez-vous ?” rapidité et qualité de rendu ?”, certaines entreprises auraient donc intérêt à rapatrier en interne des impressions jusque-là confiées à un prestataire externe. Elles éviteraient ainsi l’obsolescence et le gaspillage des documents. D’autant que les utilisateurs ne maîtrisent pas toujours les subtilités de l’externalisation, alors susceptible de devenir un gouffre financier.

Plusieurs acteurs à convaincre dans l’entreprise

Toujours est-il que “si l’utilisation en interne de la couleur pour la publication de documents marketing sur mesure est une réelle tendance, elle ne constitue pas pour autant une vague imposante “, relativise Gilles Biscos, président d’Interquest, cabinet d’études en impression. Car plusieurs barrières restent à franchir avant de voir la couleur exploser. Principal frein : son adoption passe par l’approbation de plusieurs décideurs. C’est particulièrement vrai pour les grandes entreprises, dont les volumes d’impression exigent l’utilisation de presses numériques ou de copieurs haut de gamme. Parmi les acteurs concernés, le service informatique, qui gère non seulement le réseau, mais aussi les bases de données à partir desquelles les documents seront personnalisés. Les services intégrés de reproduction, ensuite, chargés notamment de toutes les éditions en volume. Enfin, les services généraux, qui procèdent à l’achat des consommables ?” pilule la plus difficile à avaler, surtout dans le cas des cartouches couleur. “La difficulté consiste d’abord à réunir tous ces acteurs et, dans un Suite page 20 deuxième temps, à les mettre d’accord“, précise Gilles Bescos.Cette contrainte est toutefois moins prononcée dans le cas d’achat de copieurs de milieu de gamme, qui impliquent des volumes moindres. Généralement du ressort des services généraux, de telles dépenses concernent toutefois de plus en plus la direction informatique, puisque la plupart des copieurs sont aujourd’hui connectés au réseau. Résultat : les deux entités prennent progressivement l’habitude de collaborer. Quant aux constructeurs d’imprimantes, qui, progressivement, visent les mêmes segments que les copieurs, ils se retrouvent parfois ?” et c’est là une nouveauté ?” dans la nécessité de séduire les services financiers. Car les imprimantes sont dernièrement montées en gamme. “A terme, elles seront capables, à l’instar des copieurs, de répondre aux besoins de personnalisation exprimés par les entreprises.” Toujours est-il que, une fois réunis, ces différents décideurs doivent encore être convaincus.

Facturer à la copie pour mieux maîtriser les coûts

Le coût d’exploitation de la couleur restant de sept à vingt fois supérieur à celui du monochrome, à en croire les analystes, convaincre les décideurs est une tâche ardue. Les fournisseurs, eux, évaluent le coût de la couleur à seulement le triple du noir et blanc et rivalisent d’offres de services pour “maîtriser les coûts des impressions couleur chez les clients“.Il s’agit, en d’autres termes, de “rationaliser les impressions“. Qui imprime quoi, et dans quel but ? Le modèle financier le plus à même pour répondre à ces questions est celui ?” traditionnellement adopté par les copieurs ?” de la facturation à la copie. Car cette formule implique de mesurer l’ensemble des flux d’impression et facilite, en ce sens, la chasse au gaspillage. Autre caractéristique : la page est facturée à l’identique, quel que soit son taux de couverture. C’est là un précieux atout, puisque le remplissage des documents couleurs est souvent important. En contrepartie, l’utilisateur doit s’engager sur des volumes ?” plus ces derniers seront élevés, moins chère sera la page. La formule contient un risque pour les clients dont les impressions se situent en deçà des prévisions : devenir prisonnier d’un contrat n’intégrant aucune clause de réajustement et payer un coût à la page plus élevé.Les constructeurs d’imprimantes, au premier rang desquels Lexmark, NRG (filiale de Ricoh) ou HP, ont bien compris les attraits de cette facturation à la copie. Et ils commencent ?” en France, du moins ?” à proposer ce type de contrat (avec réajustement annuel). Avec des variantes, toutefois. HP, par exemple, tient compte du taux de remplissage, et non du nombre de pages imprimées. A l’inverse de Lexmark et de NRG. Une chose est sûre : ce modèle se révèle bénéfique pour tous les acteurs de l’impression couleur : “Les constructeurs ne réalisent pas beaucoup de marge avec leurs machines. Ils se rattrapent donc sur les consommables ou sur la maintenance. Et ce type de contrat leur permet de fidéliser le client, qui pourrait éventuellement acheter ses cartouches ailleurs“, explique Sharon Mac Nee, consultante au cabinet d’analyses Gartner.Mais le mode de facturation n’est pas la seule solution pour réduire les coûts de la couleur. Qu’ils viennent du monde des imprimantes ou de celui des copieurs, tous les acteurs proposent maintenant des services d’audit de parc d’impression : HP, Lexmark, NRG, Canon, Danka, etc. Il s’agit d’étudier les architectures en présence, d’analyser les flux, de comprendre les différents usages des utilisateurs, etc. Bref, de faire la chasse aux coûts masqués et de les éradiquer par un réaménagement du parc ?” chacun plaçant, par la même occasion, ses propres machines.

Le noir et blanc tête de pont pour doper la couleur

L’audit de parc d’impression sert surtout à justifier les modèles économiques préconisés par les constructeurs, les uns ?” principalement les fabricants d’imprimantes ?” plaidant pour la décentralisation des impressions, les autres ?” surtout les constructeurs de copieurs ?” pour leur centralisation.”Reste que la couleur ne deviendra réellement compétitive que si les impressions atteignent un certain volume. C’est là tout le paradoxe“, relève Jean-Pierre Chamillard, directeur commercial chez Econocom. Les fournisseurs le savent. Et, pour accroître ces volumes, certains misent sur le noir et blanc comme tête de pont. L’idée ? Utiliser la couleur sans ?” trop ?” faire varier les coûts des impressions monochromes. C’est le cas de Lexmark, qui s’est engagé à livrer ses toners noir à des prix identiques, qu’ils soient intégrés dans une imprimantes couleur ou non. Le surcoût reste cependant perceptible lors de l’achat et de l’entretien de la machine ?” plus onéreux que pour le monochrome. Xerox, lui, va plus loin encore. Unique fournisseur dimprimantes à encre solide, il ne fait pas payer le toner noir.

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Vincent Berdot