Pour sécuriser les transactions, le principe de la LimiteCard repose sur l’utilisation d’un compte tiers anonyme dont l’approvisionnement est limité. LimiteCard donne à l’internaute un numéro de carte bancaire pour lequel la société a acheté une sorte de licence à Carte bleue, MasterCard ou American Express. A ce numéro est associé un compte intermédiaire, qui ne révèle pas le nom de l’internaute, car il est au nom de LimiteCard. Un système proche des cartes bancaires que les sociétés fournissent à leurs employés pour leurs frais professionnels.Avant de procéder à un achat sur Internet, l’internaute approvisionne ce compte en puisant sur son compte classique. Au moment du paiement, le télécommerçant peut faire une vérifier si le compte est correctement approvisionné.
A la recherche d’agrément bancaire
Derrière cette initiative se cachent deux informaticiens et des investisseurs qui veulent rester anonymes. Jean-Charles Clerc, le détenteur du brevet européen de LimiteCard, gère une petite société informatique, Jesperson & Clerc. Sylvain Piotrowski travaille pour Netinfini, une société de conseil technologique. Armés de trois millions de francs, ils travaillent depuis novembre 1999 à ce projet et cherchent actuellement de nouveaux fonds.Mais l’obstacle majeur est que LimiteCard, qui n’est
pas une banque, n’en compte pas non plus dans son capital. Ce qui signifie qu’elle ne bénéficie pas de l’agrément bancaire nécessaire pour distribuer des cartes.Qu’à cela ne tienne : “Nous sommes en négociation avec une banque espagnole et une banque luxembourgeoise, celles que nous avons rencontrées en France n’ayant pas voulu travailler avec nous”, explique Sylvain Piotrowski.Et si les négociations échouent ? Les fondateurs de LimiteCard ont un deuxième tour dans leur sac : il sont en train d’acheter une banque “pour 5 ou 6 millions de francs”…Les fondateurs de LimiteCard n’aiment pas que l’on compare leur invention à un porte-monnaie virtuel. “Nous n’avons pas de solution technologique avec du hardware et des logiciels propriétaires à déployer pour nous lancer. Le commerçant électronique peut nous utiliser sans rien changer à ses systèmes”, affirme Sylvain Piotrowski.
Des comptes à débit plafonné
Les fondateurs admettent que leur carte peut être piratée, c’est-à-dire le numéro intercepté sur le Réseau ou sur le site marchand. Mais, selon eux, l’opération ne présente aucun intérêt, puisque le compte ne contient qu’une somme plafonnée à 10 000 francs et déposée pour une période courte avant un achat programmé. La carte n’autorise pas non plus les découverts.Si LimiteCard voit le jour ?” le mois de mai n’est guère probable au vu de tout ce qu’il reste à accomplir ?”, l’abonnement devrait être denviron 15 euros par an. Les abonnés devraient recevoir une carte physique ” pour les rassurer “, mais sans puce ni bande magnétique.Outre les particuliers, Jean-Charles Clerc et Sylvain Piotrowski espèrent intéresser les cybermarchands à qui ils vendraient des cartes préchargées en guise de bons de réduction ou de cadeau de bienvenue à offrir à leurs clients.Un projet ambitieux donc, trop peut-être pour des acteurs manquant tant de soutien parmi les acteurs traditionnels que de moyens financiers.
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