Le second semestre de l’année commence mal pour Lernout & Hauspie. L’éditeur belge, connu pour ses logiciels de reconnaissance vocale, est sous le coup de deux enquêtes menées par la Securities and Exchange Commission (SEC) et l’Esdaq (le Nasdaq européen).Lancées respectivement les 21 et 27 septembre, ces investigations découlent de la spectaculaire progression du chiffre d’affaires de L & H en Corée. De 1 million de dollars (1,13 million d’euros), au cours des deux premiers trimestres de l’année 1999, le chiffre d’affaires a grimpé de façon exponentielle pour atteindre les 68 millions de dollars (76 millions d’euros) un an plus tard ?” soit 44 % des revenus totaux de l’éditeur.
En comparaison, les résultats de l’année dernière pour l’Europe et les Etats-Unis avoisinaient respectivement 23 % et 31 % du chiffre d’affaires de L & H.Les deux enquêtes ont été commanditées après parution d’un article commentant la publication des résultats de L & H dans le Wall Street Journal. Pour le quotidien américain, aucun doute possible, les clients coréens sont fictifs ! En réaction, le magazine en ligne The Register est allé vérifier sur place. Et selon ce dernier, ” on peut raisonnablement penser que les dires de L & H au sujet de ses activités coréennes sont véridiques “.
L & H nie catégoriquement les accusations de ses détracteurs
L & H a organisé une conférence de presse durant laquelle l’éditeur a catégoriquement nié les accusations de ses détracteurs. L & H a également chargé la société KPMG de réaliser un audit de ses comptes. Il faudra attendre environ deux semaines pour en connaître les conclusions.Des comptes qui, selon un rapport aux investisseurs, devraient afficher des pertes nettes (non communiquées) pour un chiffre d’affaires compris entre 165 et 185 millions de dollars (186,5 et 209,2 millions d’euros). L’annonce de ces résultats, en plus des deux enquêtes, a fait plonger le titre L & H de 80 % et fait s’effondrer la capitalisation de la société de plus de 50 % (elle est actuellement de 1 395 761 250 dollars). “Ce qui rend la société vulnérable en cas de tentative d’OPA “, déplore Jo Lernout, le cofondateur de la société.La première sanction pour L & H est la désaffection des investisseurs. Sur un marché aussi précaire que celui de la reconnaissance vocale ?” toujours en attente de décollage ?” les financiers ont besoin d’être rassurés. Posséder une image d’honnêteté et de transparence concourt à instaurer cette confiance. Une image qui fera défaut à L & H pendant quelque temps, et ce, quelle que soit l’issue de lenquête.
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