Les communistes se sont ralliés au texte sur la modernisation sociale. À l’actuelle définition du licenciement résultant “de difficultés économiques ou de mutations technologiques“, se surajoute la notion de “difficultés économiques sérieuses n’ayant pu être surmontées“. Au même moment, à Bruxelles, les Quinze sont parvenus à s’entendre sur la ” directive Vilvorde “.Au menu : l’information préalable des salariés sur toute décision liée à l’emploi. Le PC est content et Jospin respire. Mais sur le fond qu’est-ce que ça change ? Si l’ex-nouvelle économie nous a appris quelque chose, c’est bien la primauté des marchés financiers. Que ce soit pour les grands groupes ou les start-up en quête d’internationalisation, la Bourse est devenue la référence. Pour une entreprise cotée à Paris, Francfort et New York, le droit du travail n’est qu’une survivance passagère. Une transgression sociale vaut mieux qu’un petit délit financier.
Les prud’hommes ne font plus peur : c’est la SEC qui sert d’épouvantail. N’importe quel patron est autrement plus nerveux à la veille de la publication de ses comptes trimestriels qu’à l’occasion du Comité d’entreprise. Simple ” réallocation d’actif “, le licenciement devient aveugle, sous X. Ce sont désormais l’actionnaire, l’analyste et le droit boursier qui rythment la vie de l’entreprise.Alors assez d’hypocrisie : si on veut en Europe construire un espace social original, il convient de faire preuve d’un peu de courage et d’adapter le droit boursier au droit social. À défaut, l’Europe ne sera qu’un grand marché, à linstar des États-Unis. Et chaque plongeon boursier verra les agences de presse crépiter sur les licenciements en rafale lâchés, comme autant de lests, par les entreprises.
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