En divisant par huit le prix initial à payer pour l’obtention d’une licence UMTS, le gouvernement a donné raison au groupe Bouygues – qui n’avait finalement pas postulé – et, accessoirement, aux deux titulaires, SFR et Orange, qui se faisaient quelque peu tirer l’oreille pour acquitter leur dîme. Les incertitudes technologiques combinées aux difficultés financières des opérateurs ont finalement amené le gouvernement à revoir sa copie de manière drastique.Concrètement, les titulaires de ces fameuses licences (avec deux d’entre elles qui restent à attribuer) ne paieront que 619 millions d’euros à titre de “ticket d’entrée”, la durée de l’autorisation étant, pour sa part, portée de quinze à vingt ans. À noter également l’annonce par le gouvernement d’une taxe sur le chiffre d’affaires des activités UMTS des opérateurs (de l’ordre de 1 à 2 % selon le ministère des Finances) sans que l’assiette en ait été précisée. Cela suffira-t-il à sauver l’UMTS pour autant ? On peut en douter. D’abord, parce que les candidats, hormis le groupe Bouygues, voire Hutchison, ne seront sans doute pas légion. Ensuite, parce que la route sera longue jusqu’à l’avènement du multimédia mobile. Il n’y a, de ce point de vue, qu’à regarder le démarrage laborieux du GPRS pour s’en convaincre.
Bouygues Telecom : l’heure de vérité approche
Autre incertitude : le comportement du groupe Bouygues. Après avoir vilipendé l’UMTS et assuré que le GPRS ou Edge (pour lequel l’opérateur VoiceStream vient de passer un marché d’environ 300 millions de dollars auprès de Nortel) offriraient quasi le même niveau de service, Bouygues risque d’avoir du mal à retomber sur ses pieds. Surtout au niveau de la cohérence du discours. Autre enjeu pour le groupe : inscrire à son bilan les fréquences UMTS qui lui seraient attribuées. “Compte tenu de l’évolution du prix de la licence, l’enjeu n’est plus aussi crucial quauparavant”, relativise Philippe Montagnier, le président de Bouygues Telecom.
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