Avec plus de 24 millions d’adresses en .com, .org et .net en circulation, il fallait de plus en plus d’imagination pour trouver des noms faciles à retenir et évocateurs. La création de nouveaux noms de domaine ou TLD (Top-Level Domains) était devenue une priorité.Au terme d’une réunion qui se tenait à Marina Del Rey, près de Los Angeles, l’Icann a révélé jeudi après-midi les heureux élus et leurs sociétés de gestion 😕.biz, JVTeam ;
?.info, Afilias LLC ;
?.name, Global Name Registry Ltd. ;
?.pro, RegistryPro Ltd. ;
?.museum, Museum Domain Management Association ;
?.aero, Societi Internationale de Tilicommunications Aironautiques ;
?.coop, Cooperative League of the USA.Ces sept noms de domaine doivent maintenant recevoir l’approbation de la National Telecommunications and Information Admistration, une division du département du Commerce américain. Les nouveaux noms devraient entrer en service d’ici à juin prochain.Chaque société candidate a dû payer 50 000 dollars pour présenter ses propositions devant l’Icann. Gérer un nom de domaine permet aux candidats retenus de prélever quelques dollars sur chaque adresse déposée, un pactole qui pourrait représenter des millions de dollars.
Une décision qui ne fait pas l’unanimité
Les sept noms retenus faisaient partie de quarante-quatre propositions émanant de nombreuses sociétés. Parmi les candidats qui ont manqué de peu le podium, il faut signaler .web, .health ou .geo.
” Je suis sûre que certains ne vont pas être heureux “, avait prévenu Esther Dyson, la présidente par intérim de l’Icann, et dont les fonctions ont pris fin à l’issue de cette réunion.Par exemple, plusieurs sociétés s’étaient portées candidates pour le même nom. C’est le cas du très populaire .biz. L’Icann a retenu la candidature de JVTeam, car l’organisme a jugé pour sa part que cette société était ” l’acteur le plus établi “.Lou Kerner fait clairement partie du clan des mécontents. Le président de DotTV, une compagnie qui avait posé sa candidature pour l’extension .nom, a utilisé ses trois minutes devant l’Icann au début de la semaine pour se plaindre de la procédure de candidature. D’après lui, l’organisme a sciemment bâclé le processus. L’extension .nom n’a pas été retenue
L’autorité de l’Icann remise en question
Parmi les autres mécontents, on compte deux représentants du Congrès américain, les démocrates Edward Markey et Lois Capps. Ils avaient demandé au département du Commerce de retarder la création de nouveaux noms de domaine, car ils jugent injuste que l’Icann soit seul à décider des critères de sélection. De plus, les deux élus étaient opposés à la présence de VeriSign parmi les sociétés candidates, car détenue en partie par Network Solutions qui avait auparavant le monopole des noms de domaine.Depuis que le gouvernement américain a chargé l’Icann des missions de nommage en 1998, celui-ci a reçu de nombreuses critiques. Pour l’anecdote, de nombreux participants à la réunion de cette semaine, qui a attiré près de 900 personnes, portaient des badges demandant la démission de quatre de ses membres accusés d’occuper depuis trop longtemps des postes… temporaires.L’Icann a fait plusieurs fois l’objet de procès de la part de différents groupes mécontents de ses décisions. Mais de nouveaux élus, dont l ‘Allemand Andy Mueller-Maguhn qui a émis de nombreuses critiques envers l’ organisme, pourraient en changer l’image.
Des intérêts divergents
Par l’intermédiaire de ses représentants, différents groupes aux intérêts divergents se sont fait entendre à la réunion de Marina Del Rey. Ainsi, l’Intellectual Property Constituency a demandé à l’Icann de permettre aux détenteurs de marques déposées d’enregistrer leurs noms sous les nouveaux domaines avant tout le monde. La Non-Commercial Domain Name Holders Constituency est contre cette mesure. Esther Dyson elle-même a déclaré qu’elle était préoccupée par les problèmes de protection des marques.En effet, plus il y a de noms de domaine et plus les cas de cybersquatting risquent de se multiplier, ce qui pourrait donner lieu à de nombreux procès entre grandes sociétés et nouveaux acteurs du Net qui utilisent des noms connus.Un autre point de divergence est la base de données Whois dans laquelle sont collectées des informations sur les individus qui enregistrent un nom de domaine. Les défenseurs des droits privés s’insurgent contre cette pratique. Enfin, un autre groupe, militant pour les pays asiatiques, a pris la parole pour réclamer des noms de domaine utilisant leurs différents alphabets.
Les noms de domaine deviendront-ils obsolètes ?
Alors que le monde d’Internet absorbe la nouvelle des sept nouveaux noms de domaine, le système de nommage actuel est menacé par de nouvelles techniques. Dans le futur, il sera certainement possible de taper des mots comme ” nourriture ” ou ” voyage ” pour atterir directement sur les sites qui se seront enregistrés sous ces mots-clés.C’est ce que cherche à faire la société RealNames, comme elle l’a rappelée à Marina Del Rey. Ce système est déjà en place sur le navigateur Internet Explorer de Microsoft qui détient 20 % de la société californienne.
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