” Les plans de développement, élaborés pendant l’e-boom, ont été balayés par l’e-krach. Libération souhaite se recentrer sur l’information et les valeurs de la marque Libération “, explique Laurent Maury, directeur démissionnaire des éditions électroniques de Libération. En clair, le journal a décidé de réduire la voilure.Selon une source proche du dossier, le budget 2001 devait tripler par rapport à 2000. Entre 50 et 70 millions de francs devaient être consacrés au développement de l’activité en ligne du quotidien de la rue Béranger. Mais le retournement du marché publicitaire a contraint la direction à tout stopper.Les recettes sont au plus bas. En 2000, Libération.fr a engrangé 8,2 millions de francs pour un budget de fonctionnement de 22 millions de francs, dont 13 millions de francs de masse salariale. Les estimations pour 2001 tournent autour de 3 ou 4 millions de francs, avec des dépenses inchangées.Aussi en décembre, sept salariés verront leur CDD non renouvelé. Le nombre de salariés passera alors de 32 à 25.Laurent Maury, embauché en mars, a donc décidé de démissionner : “Personne n’avait anticipé la baisse publicitaire de janvier. Je m’en vais, car je suis venu pour développer fortement un site de presse nationale. Or, la direction générale a décidé de différer les investissements associés au projet de diversification sur Internet. Je pense qu’elle devrait rechercher ailleurs d’autres sources d’économie pour financer le développement de son activité Internet. Par exemple, proposer une information éditoriale complémentaire au papier, à l’image d’El Mundo.“Même si aucun plan de licenciements n’est officiellement prévu, le gel des embauches et des développements devrait progressivement susciter le départ de certains employés, à l’instar de Laurent Maury.Cependant, selon toute vraisemblance, le site continuera à exister. Le lancement à la rentrée d’une nouvelle version bénéficiant d’une intégration automatique des contenus de l’édition papier permettra à l’équipe restante de se consacrer à linformation en continu.
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