Près de 240 milliards de francs de chiffre d’affaires en 2000 (36,58 milliards d’euros), une croissance de 17,6 % par rapport à 1999, le marché français des services de télécommunications a dépassé tous les records. Pourtant, selon l’ART qui publie son rapport d’activité pour l’année dernière, la route vers la libéralisation du secteur risque d’être encore longue.Le chiffre d’affaires de France Télécom pèse plus de 75 % du chiffre d’affaires total du secteur, soit 183 milliards de francs (27,89 milliards d’euros). Les nouveaux entrants profitent de la téléphonie mobile et de l’Internet pour tenter d’écorner le monopole de ce dernier.Les services mobiles ?” dont SMS ?” ont atteint en 2000, 55 milliards de francs (8,38 milliards d’euros) de CA, et Internet (accès et communications) 4,7 milliards (716 millions d’euros). Tous deux poursuivent leur progression respectivement de 49 % et de 109 %.Cette progression, en chiffre d’affaires, est à mettre en regard avec les volumes de communication. Les communications mobiles ont explosés de 71 % et de 162 % pour les volumes des communications d’accès à Internet.
Ainsi, les opérateurs n’hésitent pas à hypothéquer leurs perspectives de rentabilité à moyen terme en se livrant à une guerre des prix où les parts de marché se gagnent à l’arraché.
L’interconnexion freine toujours la libéralisation
Une pression sur les prix qui profitent en dernier lieu à l’opérateur historique. Quand les prix baissent, l’usage augmente, ce qui entraîne une progression mécanique du chiffre d’affaires de l’interconnexion. Or, celle-ci est assurée par France Télécom de façon monopolistique sur les lignes fixes.L’interconnection a progressé de 39,5 % en 2000 par rapport à 1999, soit 40,5 milliards de francs (dont 19,5 milliards vers les opérateurs fixes et Internet, et 21 milliards pour les services mobiles).Même si les tarifs d’interconnexion diminuent en moyenne de 10 à 12 % par an, les opérateurs alternatifs continuent d’estimer qu’ils sont trop élevés et qu’ils faussent la donne concurrentielle, notamment en infléchissant leurs perspectives de rentabilité. Selon Jean-Michel Hubert, président de l’ART, les opérateurs mobiles on d’ores et déjà perdu deux années dans leur marche vers de rendement.Cependant, mis à part les incertitudes pesant sur l’UMTS, le marché des télécommunications mobiles se rapproche à grands pas de la maturité. Internet, quant à lui, ne peut pas garantir la même visibilité tant il dépend du processus de dégroupage.Selon l’ART, la tarification de l’accès à Internet a généralement baissé de plus de 50 % en deux ans pour une durée de communication inférieure à 30 heures. Mais non sans que l’on voit les FAI (fournisseure d’accès à Internet) renoncer massivement à des offres à bas prix, dont les perspectives de rentabilité n’étaient qu’illusoires (Internet illimité, ADSL …).
La téléphonie fixe représente moins de 50 % du marché
L’année 2002 devrait toutefois permettre d’assainir le secteur. L’ART a ainsi montré sa volonté de faire aboutir ces mêmes dossiers en précisant les dates butoires de chacun d’eux.En valeur, la téléphonie fixe (hors Internet) reste cependant la principale source de revenus du marché, avec une manne de 96,5 milliards de francs (14,71 milliards d’euros), principalement captée par France Télécom. Cependant, l’année 2000 restera celle où la part de la téléphonie fixe représente pour la première fois moins de 50 % du marché, en connaissant, même, une croissance négative.
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