L’Agence internationale de l’énergie (AIE), une organisation autonome au sein de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), vient de publier un rapport consacré à la demande mondiale d’électricité. Une partie de ce rapport s’attarde sur la consommation d’énergie des data centers. D’après l’organisation internationale, chargée de promouvoir la sécurité énergétique, les « centres de données sont désormais les principaux moteurs de la croissance de la demande d’électricité dans de nombreuses régions ».
D’ici à 2026, l’appétit énergétique des data centers pourrait doubler, souligne l’étude. L’organisation s’attend en effet à ce que le secteur engloutisse plus de 1 000 térawattheures (TWh) par an en 2026, contre environ 460 TWh en 2022. C’est à « peu près équivalent à la consommation d’électricité du Japon », met en perspective l’AIE.
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L’IA et la crypto, deux gourmands en énergie
Derrière cette augmentation, on trouve tout d’abord l’essor de l’intelligence artificielle. Pour entraîner et assurer le fonctionnement des IA génératives, comme ChatGPT ou Google Bard, les géants du numérique s’appuient en effet sur d’immenses centres de données. Par exemple, ChatGPT repose sur un superordinateur signé Microsoft, basé dans l’Iowa. Cette gigantesque infrastructure se compose d’un total de cinq data centers, plus de 10 000 cartes graphiques et plus de 285 000 cœurs de processeurs. Le groupe américain se sert notamment de dizaines de milliers de GPU A100, taillés pour l’IA, et conçus par Nvidia, qui profite largement de l’explosion de l’intelligence artificielle générative. L’infrastructure réclame évidemment une quantité monstrueuse d’électricité pour fonctionner. Aux dernières nouvelles, la formation de GPT-3, l’un des derniers modèles linguistiques d’OpenAI, a englouti un total de 1,287 térawattheure.
Par ailleurs, le rapport pointe du doigt le minage de cryptomonnaies. Certains cryptoactifs, comme l’incontournable Bitcoin, reposent en effet sur la Preuve de travail (Proof of Work). Ce procédé nécessite de faire tourner de puissantes machines, des Asics dans le cas du Bitcoin, pour sécuriser le réseau et générer de nouveaux blocs sur la blockchain. Séduits par l’explosion du marché des cryptomonnaies, de nombreux centres de données proposent aux particuliers de miner des devises numériques par le biais de leurs serveurs. Ce procédé est intitulé le cloud mining.
Un défi pour le réseau électrique
Ce sont surtout les États-Unis qui vont enregistrer une explosion de leur consommation d’électricité. En effet, on trouve plus de 2700 data centers sur le sol américain, selon une étude de Statista. C’est le pays qui cumule le plus de centres de données dans le monde. Par ailleurs, il s’agit aussi du pays qui abrite le plus de fermes de minage de Bitcoin. En 2021, de nombreux mineurs de Bitcoin ont en effet migré aux États-Unis pour échapper à l’interdiction promulguée par la Chine. Plus de 30 % de la puissance du réseau Bitcoin provient du pays de l’oncle Sam.
D’autres pays, comme l’Irlande, qui abrite 82 data centers, vont également devoir s’adapter à « l’expansion rapide du secteur des centres de données », car « la demande élevée d’électricité peut poser des défis au système électrique ». L’expansion des services basés sur le cloud et des réseaux 5G devrait par ailleurs contribuer à l’augmentation frénétique de la consommation des data centers, ajoute l’étude.
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Source : Agence internationale de l'énergie