Que la formation s’imbrique logiquement dans un processus de knowledge management fait l’unanimité. De là en conclure que l’e-learning , la formation via les réseaux, deviendra l’un des outils indispensables à tout intranet, il y a un pas, que d’aucuns ne sont pas prêts de franchir : “ L’e-learning restera à part“, prévoit Laurent Listi, vice-président d’Ogilvy One. De même, chez FRA Business Interactif, “ le nouvel arrivant s’appuie sur l’intranet pour accélérer le processus d’intégration. Mais l’outil reste indissociable d’un processus de formation en présentiel “, estime Jean-Louis Benard.Néanmoins, les enseignements en ligne gagnent leurs lettres de noblesse auprès de sociétés internationales. Pouvoir dispenser à un ensemble de filiales une même formation est assurément moins onéreux via l’e-learning. Ainsi, Deloitte & Touche a intégré des modules de formation dans son portail de knowledge management. Philippe Bourjault, senior manager de l’offre Human Ressource, cite en exemple un consultant souhaitant se spécialiser dans la gestion électronique de la relation client : “ Sur le portail, il trouvera les sessions de formations dont il a besoin, certaines obligatoires, d’autres optionnelles. ” La procédure prend tous les atours d’un libre-service de formation, à une nuance près : l’aval de la hiérarchie demeure indispensable. Car, pour l’heure, l’e-learning répond davantage à des besoins pragmatiques. Ainsi en va-t-il pour Renault. Suite à l’alliance avec Nissan, l’apprentissage de l’anglais est devenu primordial pour les employés du constructeur, plus spécifiquement pour le personnel technique, précise Jean-Pierre Verollet, responsable du centre des ressources technologiques. Renault a également introduit dans son programme Business to Employees un traducteur en ligne pour les courrier électroniques et autres documents texte.
Coûts de formation réduits
De son côté, Alstom, spécialiste global des infrastructures pour l’énergie et le transport, a eu recours à l’e-learning lors de la mise en place d’un nouvel outil de reporting comptable. Celui-ci a nécessité la formation d’un millier de personnes dispersées dans 40 pays. “ La réduction des coûts, de l’ordre de 40 % par rapport à une formation présentielle [traditionnelle, ndlr], a convaincu Alstom “, relate Laurent Veybel, d’Andersen, en charge de la prestation. Pour cette opération, la formation à distance a précédé la gestion des savoirs, voire l’a initiée. Andersen a en effet créé un intranet dédié à cette communauté, sur lequel chaque comptable trouve la stratégie, les informations du manuel sur le reporting, les modules de formation et une foire aux questions où intervenaient des experts. Résultat : à l’issue d’un mois de formation, les participants ont souhaité conserver cet intranet, et certains y ont même constitué un groupe de réflexion métier.Quoi qu’il en soit, l’e-learning demeure une petite porte d’entrée à la gestion des connaissances. “ Il faut préalablement capitaliser les meilleures pratiques dans l’entreprise avant de pouvoir les transmettre“, rappelle Jean-Louis Ermine, président du Club de gestion des connaissances. Assurément, la plupart des acteurs n’en sont pas encore là. En revanche, dès lors que les individus seront évalués en fonction de leur capital intellectuel et des connaissances qu’ils transmettent, et non plus en fonction des produits qu’ils fabriquent ni même des services qu’ils fournissent, il y a fort à parier que le secteur de le-learning gagnera ses parts de marché.
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