Toutes les technologies ne sont pas nées dans la Silicon Valley. La France peut se targuer d’être pionnière dans les technologies du nucléaire civil. Bien-sûr, ce titre de gloire national est encore loin de procurer, sur les marchés étrangers, les succès d’un Dell ou d’un Microsoft. Mais la nomination de Didier Benedetti, 49 ans, au poste de directeur général de Cogema montre que, cette fois, une certaine haute technologie française est bien décidée à s’exporter. Le premier signal avait été donné en septembre 2001, avec la constitution du groupe Areva, présidé par Anne Lauvergeon, regroupant les activités de la Cogema ?” la production et l’exploitation du combustible nucléaire ?” et celles de Framatome ?” la fabrication des centrales.“Anne Lauvergeon m’a convaincu du potentiel international de la Cogema, qui a vocation, au sein d’Areva, à devenir un compétiteur global à forte rentabilité “, explique Didier Benedetti qui, en homme de terrain, est un habitué des grands bouleversements industriels. Dans les années 1980, il relance les activités d’armements de Thomson CSF, au moment où l’électronique révolutionne les systèmes de mesures. Toujours chez Thomson, mais dans la branche électronique grand public, il opère dès 1987 la restructuration mondiale de la production audio, assumant la délocalisation des usines françaises dans le Sud-Est asiatique. Enfin, chez Magnetti Marelli, le Valeo italien, filiale de Fiat et leader mondial de l’équipement automobile, il a fait passer les tableaux de bord mécanique à l’ère du numérique.“J’aime les entreprises qui bougent “, commente-t-il. Chez Cogema, l’enjeu est de taille : outre l’internationalisation, il s’agit aussi de valoriser un engeneering chimique et informatique français, capable pour Areva de compenser les difficultés financières liées à sa troisième branche dactivité : le pôle connectique, spécialisé dans les composants télécoms.
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